L'OTAN ne sait pas si Mouammar Kadhafi se trouve toujours en Libye ou s'il a fui comme des centaines de nombreux autres dirigeants de son pays, a déclaré mardi un porte-parole de l'Alliance.

«Nous ne savons franchement pas s'il a quitté le pays», a déclaré le colonel Roland Lavoie, porte-parole de l'opération de l'OTAN Protecteur unifié, au cours du point de presse hebdomadaire sur la situation libyenne.

Kadhafi «n'est pas apparu en public dans le pays depuis un bon moment (...) et nous ne disposons pas d'informations sûres sur l'endroit où il se trouve actuellement», a-t-il ajouté.

L'ex-dirigeant a de nouveau appelé ses partisans à lutter «jusqu'à la victoire», dans un message diffusé lundi par une chaîne de télévision.

Mais «la zone où (les forces de) Kadhafi opèrent se réduit, et est de plus en plus contestée», a affirmé le colonel Lavoie.

Il s'agirait d'un triangle situé au sud-est de Tripoli, entre la ville portuaire de Syrte (à 360 km de la capitale), l'oasis de Bani Walid (170 km) et celle de Sebha (environ 400 km).

«La situation dans les environs de Syrte et de Bani Walid est très volatile. Des escarmouches se produisent dans les deux villes, mais sont concentrées dans les alentours, ce qui fait que la population ne court pas un risque imminent», a expliqué le colonel. «Cependant, la situation peut évoluer très rapidement», a-t-il ajouté, en précisant que l'accès à l'axe reliant les deux villes avait été coupé aux combattants de l'ancien régime.

«Des renseignements obtenus par l'OTAN indiquent que les forces de Kadhafi lancent des roquettes du centre de Bani Walid, à proximité de maisons et même de mosquées», a indiqué le porte-parole canadien.

Plus au sud-est, les forces de la CNT «poursuivent leur avancée, ayant mis en échec les combattants pro-Kadhafi dans les villages d'Abu Quaryan et de Zillah, près de l'oasis d'Al Jufra», selon le colonel. Même Sebah n'est désormais «plus un repaire sûr» pour eux.

L'OTAN a relativisé la portée de la contre-offensive lancée lundi par les pro-Kadhafi sur le site pétrolier de Ras Lanouf, à l'est de Syrte. Il n'est pas encore établi s'il s'agit d'«une action commando ou d'un sabotage» mais cela ne représente pas «un gain pour les forces kadhafistes», selon le colonel Lavoie.