Le Burkina Faso a exclu «totalement» d'accorder l'asile à l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, pour ne pas «se mouiller et se créer des problèmes» a affirmé mardi à l'AFP, le ministre burkinabè de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré.

«Nous ne pouvons pas lui accorder l'asile parce que depuis trois ans, nous n'avons pas de très bonnes relations avec lui», a poursuivi M. Traoré. «Nous ne voyons pas pourquoi nous allons nous mouiller, et nous créer des problèmes», a-t-il ajouté.

Plus tôt mardi, les autorités burkinabè ont affirmé «ne pas être informées» de l'arrivée sur leur territoire d'un important convoi de véhicules civils et militaires venant de Libye et transitant par le Niger pour le Burkina Faso, sa destination finale.

«Nous ne sommes informés de rien pour le moment. S'ils passent nos frontières nous seront naturellement mis au courant», a déclaré à l'AFP une source gouvernementale, ayant requis l'anonymat.

«Nous allons suivre la situation au cours de la journée», a ajouté une autre source sécuritaire.

Environ 200 voitures sont passées au Niger en venant de Libye, ont confirmé les nouvelles autorités libyennes, tout en notant qu'il s'agit du type de convoi qui transporte généralement l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi ou l'un de ses fils.

Le Burkina Faso a reconnu fin août le Conseil national de transition (CNT, nouvelles autorités) comme «seul et unique représentant légitime du peuple libyen».

À une question d'un journaliste demandant si le Burkina était prêt à accueillir M. Kadhafi, le ministre des Affaires étrangères burkinabè Djibril Bassoléil avait alors cependant répondu: «si tel est son désir, pourquoi pas?».

Le passage de cet important convoi de véhicules civils et militaires venant de Libye à Agadez, une ville au nord du Niger, alimentait mardi les spéculations sur une fuite de l'ex-leader Mouammar Kadhafi mais son porte-parole a affirmé qu'il était toujours en Libye.