Les forces loyales au colonel Kadhafi qui tentent toujours de prendre Misrata (ouest) ont posé des mines terrestres autour de la ville, a affirmé vendredi le commandant en chef de l'opération Protecteur unifiée, le général Charles Bouchard.

«Nous avons eu un rapport ce matin, faisant état d'un champ de mines posé autour de Misrata», a déclaré l'officier canadien, qui commande les forces de l'OTAN.

L'objectif de l'armée régulière libyenne «en posant ces mines au mépris des conventions internationales, est d'empêcher la population de circuler», a-t-il estimé.

«Le danger est évident et bien présent pour la population de Misrata. L'intention du régime est de reprendre la ville et d'infliger de nouvelles pertes» à ses habitants, a-t-il assuré.

«Les mines ne font pas la différence entre un enfant et un adulte», a-t-il dit.

«Nous nous en occupons aujourd'hui, tentant d'évaluer l'étendue du champ de mines», a précisé le général Bouchard.

A Benghazi, le porte-parole militaire de la rébellion, Ahmed Omar Bani, a indiqué à l'AFP que les rebelles avaient eux-mêmes «informé l'OTAN» de la situation.

«Les forces de Kadhafi ont préparé cela quand ils ont compris qu'ils étaient en train de perdre», a-t-il déclaré.

«Misrata est entouré par des mines», a-t-il ajouté.

Après plus de deux mois de siège, l'étau autour de la ville portuaire située à 200 km à l'est de Tripoli s'est desserré le 12 mai, lorsque les rebelles se sont emparés de l'aéroport et ont repoussé de plusieurs km les troupes de Kadhafi.

Toutefois, l'OTAN, qui «n'a pas de troupes au sol», a-t-il rappelé, n'est pas en mesure de procéder elle-même au déminage. «Des personnes appropriées s'en chargeront», a-t-il indiqué, sans plus de précisions.

Les rebelles tentent en vain depuis de prendre Zliten, une ville de 200 000 habitants à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Misrata, avec l'ambition de marcher ensuite sur la capitale, 150 km plus loin.

Mais ils se heurtent à une forte résistance des troupes du colonel Mouammar Kadhafi et essuient de lourdes pertes, de l'aveu même du Conseil national de transition (CNT) qui représente la rébellion à Benghazi.

«Nos combattants sont à 20 km à l'est de Zliten et il y a encore eu des combats hier», jeudi, a indiqué le porte-parole militaire de la rébellion, soulignant que les hélicoptères promis par la France et la Grande-Bretagne seraient très «utiles» à Misrata, tout comme dans l'ouest du pays.