Près de 750 000 personnes ont fui la Libye depuis que les forces de Mouammar Kadhafi ont lancé une offensive contre l'opposition, a dit lundi la chef des opérations humanitaires de l'ONU.

«Le conflit, l'effondrement des infrastructures du pays et la pénurie d'argent et d'essence causent de sérieux problèmes à la population de Libye», a expliqué Valerie Amos, secrétaire générale adjointe de l'ONU chargée des Affaires humanitaires, devant le Conseil de sécurité.

Mme Amos n'a pas fourni de chiffre des victimes de la répression mais, selon ses estimations, 746 000 personnes ont fui le pays et 5 000 sont bloquées aux frontières avec l'Égypte, la Tunisie et le Niger. Cinquante-huit mille personnes sont en outre déplacées dans des «installations spontanées» dans les zones orientales du pays.

«Les pénuries généralisées paralysent le pays d'une façon qui exercera un impact grave sur la population dans les mois à venir, en particulier pour les plus pauvres et les plus vulnérables», a dit Mme Amos.

Dans la ville de Misrata, les bombardements et les combats durent depuis plus de deux mois. «Certains n'ont plus de nourriture, d'eau et d'autres produits de première nécessité. Les institutions médicales ont besoin de fournitures et de personnels qualifiés», a déclaré la responsable onusienne.

Selon elle, plus de 13 000 habitants de la ville sont partis, sur une population totale de 300 000 personnes. Cent-cinquante à 300 étrangers doivent encore être évacués, a-t-elle dit.

Mme Amos a ajouté que ses services humanitaires avaient quitté Tripoli le 1er mai après que leurs locaux eurent été pillés. «Le gouvernement s'est excusé pour l'incident et a offert un dédommagement», a-t-elle dit.

Les équipes humanitaires vont retourner à Tripoli après avoir reçu de nouvelles garanties du gouvernement. «Notre intention est de retourner dès que possible à Tripoli et d'ouvrir un accès terrestre à Misrata, aux montagnes de l'ouest du pays et à d'autres zones affectées», a-t-elle ajouté.

Pour le moment, 144 millions de dollars ont été reçus pour l'aide humanitaire à la Libye, soit seulement 46% de ce qui est nécessaire, a-t-elle indiqué.