Le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a critiqué dimanche les bombardements de la coalition internationale sur la Libye, estimant qu'ils s'écartent «du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne».

M. Moussa a également annoncé que des consultations étaient en cours pour l'organisation d'une réunion d'urgence de l'organisation panarabe, qui siège au Caire, sur la situation dans le monde arabe, en particulier sur la Libye.

«Ce qui s'est passé en Libye diffère du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne, et ce que nous voulons c'est la protection des civils et pas le bombardement d'autres civils», a-t-il déclaré à des journalistes.

«Nous avons dès le début demandé qu'une zone d'exclusion aérienne soit instaurée pour protéger les civils libyens et pour empêcher tous développements ou mesures supplémentaires», a-t-il ajouté.

«Nous sommes en ce moment en consultation pour une réunion destinée à suivre tous les événements arabes», a-t-il dit.

La France «applique pleinement et uniquement la résolution 1973» votée par le Conseil de sécurité des Nations unies sur la Libye, a répondu le porte-parole du ministère, Laurent Teissere.

«Nous sommes clairement dans le champ de la résolution. Il me semble que nos partenaires ont tenu des propos similaires. Je n'ai pas d'autres commentaire à faire», a-t-il ajouté

M. Teissere a évoqué ainsi ce «point crucial» qu'est «le déploiement décidé par le Qatar de quatre avions dans la zone».

«Ceci illustre la participation arabe à cette opération», a-t-il ajouté.

A Londres, le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, avait indiqué qu'un premier pays arabe allait se joindre à l'offensive internationale contre la Libye dans les 48 heures.

«J'ai parlé ce (dimanche) matin à certains dirigeants de pays arabes qui ont dit qu'ils pourraient être impliqués et j'ai reçu une réponse très positive. Ils veulent en faire eux-mêmes l'annonce, et je ne vais pas dire quels pays pourraient être impliqués, mais c'est une réponse très positive», a-t-il assuré.

Une coalition, menée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, a lancé samedi des opérations militaires en vertu de la résolution 1973 votée jeudi soir à l'ONU, afin de tenter de mettre un terme à la répression de la révolte contre le régime de Kadhafi qui a débuté mi-février.

Cette première phase de frappes aériennes intenses est «un succès» et a permis d'instaurer une zone d'exclusion aérienne, a assuré dimanche le plus haut gradé américain, l'amiral Michael Mullen, ajoutant que les pro-Kadhafi n'avançaient plus vers Benghazi, fief des rebelles dans l'Est.