L'ONU et des ONG humanitaires ont lancé lundi un appel de fonds de 160 millions de dollars pour fournir une aide humanitaire aux victimes du conflit en Libye.

«En réponse à la crise actuelle en Libye, qui a conduit à l'arrivée de près de 191 748 personnes dans les pays voisins de la Tunisie, l'Égypte et le Niger, l'ONU et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et les organismes partenaires ont lancé un appel régional d'urgence», selon un communiqué de l'ONU et d'ONG humanitaires.

«L'appel est basé sur la planification d'un scénario prévoyant que jusqu'à 400 000 personnes quittent la Libye - y compris les 200 000 qui l'ont quitté à ce jour - et que 600 000 autres personnes aient besoin d'une aide humanitaire à l'intérieur du pays», a déclaré Valérie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations unies chargée des affaires humanitaires, citée dans le communiqué.

«Les 160 millions de dollars serviront à répondre aux besoins actuels et futurs des personnes qui ont fui et (les besoins) d'autres personnes affectées (par le conflit) en Libye pour les trois prochains mois», précisent les humanitaires.

L'appel est lancé par 17 organisations d'aide humanitaire, dont Handicap International, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

Les fonds permettront de garantir que ceux qui fuient la Libye en passant par la Tunisie, l'Égypte ou le Niger reçoivent une aide humanitaire adéquate et puissent être rapatrier dans leur pays d'origine.

Un pont aérien international s'est poursuivi dimanche à Djerba (sud de la Tunisie) pour rapatrier des milliers de réfugiés égyptiens ayant fui la Libye.

«Dans les parties contrôlées par l'opposition», les fonds recueillis permettront aux humanitaires d'«évaluer, analyser et répondre aux besoins humanitaires actuels et futures».

Dimanche, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a nommé un représentant spécial pour traiter avec le régime libyen de Mouammar Kadhafi, dont le ministre des Affaires étrangères a accepté la venue à Tripoli d'une équipe «d'évaluation» humanitaire, a indiqué un porte-parole onusien.

L'équipe sera mise en place par le Bureau de la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies. La date et l'itinéraire exact de la mission n'étaient pas immédiatement connues.

En outre, Abdelilah al-Khatib, ancien ministre jordanien des Affaires étrangères, a été désigné par M. Ban pour entamer des «consultations urgentes» avec le gouvernement du colonel Kadhafi sur la crise humanitaire causée par les combats entre forces loyalistes et insurgés.