La Syrie a fermement rejeté vendredi le rapport de l'ONU attribuant à Damas la responsabilité d'une attaque meurtrière au gaz sarin en avril, assurant que le régime n'utilise pas d'armes chimiques «contre son peuple».

Mercredi, la Commission d'enquête de l'ONU sur la situation des droits de l'Homme en Syrie a estimé que les forces syriennes étaient responsables de l'attaque au gaz sarin sur la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest) le 4 avril qui a fait des dizaines de morts.

«Toutes les preuves disponibles permettent de conclure qu'il existe des motifs raisonnables de croire que les forces aériennes ont lancé une bombe dispersant du gaz sarin», écrivent les enquêteurs, soulignant que cela constitue des «crimes de guerre».

Dans une lettre adressée au président de la Commission d'enquête, le gouvernement syrien, cité par l'agence officielle Sana, a rejeté les accusations et affirmé: «La Syrie n'a pas utilisé et n'utilisera pas de gaz toxiques contre son peuple parce que, de toute façon, elle n'en a pas (...)».

Damas a également accusé la Commission d'avoir «politisé» son travail.

Le 4 avril 2017, un raid aérien avait frappé Khan Cheikhoun, petite ville contrôlée par des rebelles et des djihadistes dans la province d'Idleb, faisant selon l'ONU, 83 morts, dont 28 enfants. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 87 personnes, dont 30 enfants, ont perdu la vie dans cette attaque.

Le régime Assad nie constamment toute implication dans des attaques chimiques, assurant avoir remis tous ses stocks après un accord conclu en 2013. Mais en 2016, deux rapports d'enquêteurs de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) avaient conclu que Damas avait mené trois attaques au chlore en 2014 et 2015 dans le nord syrien.

En juin, l'OIAC avait confirmé que du gaz sarin avait bien été utilisé lors de l'attaque de Khan Cheikhoun, sans toutefois pointer des responsables. Elle avait dénoncé d'intenses pressions sur ses enquêteurs.