Les rebelles implantés dans le sud de la Syrie s'apprêtent à lancer une offensive d'envergure sur la capitale Damas avec l'appui de leurs frères d'armes entraînés en Jordanie, selon les belligérants.

Pour contrer une telle attaque, l'armée loyaliste a commencé à se redéployer et à intensifier les bombardements, ont indiqué des insurgés.

La préparation de cette nouvelle offensive intervient après l'échec la semaine dernière des négociations de paix à Genève, et au moment ou des informations font état de la fourniture par les pays du Golfe d'armes sophistiquées aux insurgés.

Tant des sources du régime que celles de l'opposition ont indiqué à l'AFP qu'à cette opération sur Damas, participeront des milliers de rebelles syriens entraînés en Jordanie depuis plus d'un an par les États-Unis et d'autres pays occidentaux.

«(La province) de Deraa est la porte pour Damas. La bataille de Damas commence ici», a affirmé à l'AFP le général Abdallah al-Qarazi, qui a fait défection de l'armée régulière et dirige une chambre d'opérations dans cette province, en partie contrôlée par les rebelles.

«Pour le moment, nous avons seulement des garanties sur l'approvisionnement en armes de pays qui soutiennent» la révolte contre Bachar al-Assad, a-t-il dit.

«Le coeur de la capitale»

«S'ils honorent leurs promesses et si Dieu le veut, nous atteindrons le coeur de la capitale», a ajouté le général, soulignant que le principal objectif c'est d'abord «de briser le siège de la Ghouta orientale et occidentale», une région arboricole et urbaine à l'extérieur de la capitale.

Le commandant rebelle a précisé que malgré l'intensification des bombardements de l'armée et «une situation humanitaire tragique» à Deraa, les rebelles ont assuré «avoir réalisé des progrès ces derniers mois».

Les rebelles syriens ont pris il y a un an le contrôle dans le sud du pays d'une bande de 25 km allant de la Jordanie à la ligne de cessez-le-feu avec Israël sur le plateau du Golan, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ils ont mis sur pied une coalition de 47 factions et ouvert des canaux de communications avec les rebelles de la province de Damas et de celle limitrophe de Qouneitra, près de la ligne de cessez-le-feu avec Israël, a confié le général.

Mais l'armée régulière se prépare de son côté à résister à cette offensive en «redéployant ses unités» de la province de Damas où des accords locaux ont été signés récemment avec les rebelles pour les descendre vers le sud, selon Ali al-Jolani, membre du conseil militaire rebelle de Qouneitra.

Un politicien syrien a affirmé à l'AFP que la grande bataille aurait lieu avant la prochaine session de négociation qui devait avoir lieu selon lui à la mi-mars.

À Deraa, où l'armée a des forces limitées au sol, les raids aériens se sont multipliés, notamment la chute des barils d'explosifs sur différents villages.

Selon l'OSDH, 13 personnes ont été tuées mardi dans des raids aériens alors que les chars ont tiré des obus dans la province.

La semaine dernière, le Wall Street Journal avait affirmé que les rebelles s'attendaient «à recevoir des lance-missiles pouvant atteindre des avions et détruire des chars» de la part des pays du Golfe.

Le président américain Barack Obama a déclaré vendredi en recevant le roi de Jordanie qu'il voulait accroître la pression sur le régime syrien, peu avant que l'ONU ne mette fin aux négociations de Genève à l'issue de trois semaines d'impasse.

«Il y aura des mesures intermédiaires que nous pourrons prendre pour mettre davantage de pression sur le régime d'Assad», avait ajouté, sans fournir de précisions, le président américain.