L'Organisation chargée de superviser la destruction de l'arsenal chimique syrien a annoncé mercredi avoir vérifié onze sites et détruit des équipements de production sur six sites.

«L'équipe de la mission de l'OIAC a maintenant terminé les opérations de vérification sur un total de onze sites parmi ceux qui étaient identifiés sur la liste remise par la Syrie», a précisé l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) dans un communiqué.

L'OIAC, qui a reçu le prix Nobel de la Paix vendredi, a souligné que des «équipements essentiels» avaient été détruits sur six sites, ainsi que certaines armes de catégorie 3, des munitions qui ne sont pas prêtes à l'emploi.

Les inspecteurs ne se concentrent pour l'instant que sur la vérification de la liste qu'ont fournie le 19 septembre les autorités syriennes, qui comporte 20 sites de production et de stockage des armes chimiques.

Présente en Syrie depuis le 1er octobre, la mission a été décidée à la faveur d'un accord russo-américain, alors que les États-Unis menaçaient le régime de frappes punitives après une attaque chimique meurtrière imputée aux forces de Bachar al-Assad le 21 août près de Damas.

Selon la résolution de l'ONU qui a suivi l'accord russo-américain, l'élimination de l'arsenal doit être achevée d'ici au 30 juin 2014.

Au 1er novembre, les inspecteurs doivent néanmoins avoir déjà vérifié tous les sites de la liste, identifié les équipements essentiels à la production ou l'utilisation d'armes chimiques, rendre les sites de production «inopérables» et avoir commencé la destruction de certaines armes chimiques, a rappelé l'OIAC.

Le calendrier de l'opération de démantèlement «est extrêmement serré» avait assuré la semaine dernière le chef de l'OIAC, Ahmet Umzucu, appelant à des cessez-le-feu temporaires pour faciliter le travail de ses inspecteurs, qui effectuent pour la première fois leur mission dans un pays en conflit.

L'équipe, qui compte désormais une soixantaine de personnes, doit également inspecter des sites qui se trouvent dans «des zones dangereuses», selon l'ONU.

«La coopération avec l'ONU en support de la mission de l'OIAC en Syrie est excellente et le moral des équipes reste très bon», a ajouté l'OIAC.

À terme, c'est une mission commune ONU-OIAC d'une centaine de personnes qui se chargera de la destruction de l'arsenal chimique.

Alors que l'OIAC a obtenu le Nobel de la paix, M. Assad a déclaré en plaisantant que la récompense «aurait dû (lui) revenir», selon le quotidien libanais pro-syrien Al-Akhbar.

L'OIAC, dont le bâtiment et les laboratoires sont situés près de La Haye, supervise la mise en oeuvre de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), signée le 13 janvier 1993 à Paris et entrée en vigueur le 29 avril 1997.