Un camion-citerne piégé a explosé mercredi devant un hôtel de Damas où séjournent des observateurs de la mission des Nations unies en Syrie, blessant au moins trois personnes, selon la télévision officielle syrienne.

La déflagration a légèrement endommagé le Dama Rose Hotel, fracassant quelques fenêtres. Aucun des blessés n'est lié à l'ONU, a précisé le ministre adjoint des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad.

L'attentat a eu lieu alors que la secrétaire générale adjointe des Nations unies chargée des affaires humanitaires, Valerie Amos, se trouvait à Damas. Mais il semble qu'elle soit logée dans un autre hôtel.

L'attentat n'a pas été revendiqué. La télévision publique syrienne a déclaré que l'explosion s'était produite à environ 300 mètres d'un stationnement utilisé par l'état-major de l'armée, mais d'après un journaliste de l'Associated Press présent sur les lieux, il s'agit d'un autre stationnement militaire.

«C'est un acte criminel qui montre le type d'attaques auxquelles est confrontée la Syrie», a déclaré Fayçal Mekdad aux journalistes à Damas. «Je confirme que nous sommes avec les Nations unies et que nous ferons tout ce que nous pouvons pour garantir leur protection et qu'ils puissent poursuivre leur mission.»

Plusieurs explosions ont touché la capitale syrienne au cours des dernières semaines. Le 18 juillet, un attentat a tué quatre généraux de premier plan, dont le beau-frère du président Bachar el-Assad. En mars, un double attentat-suicide avait causé la mort de 27 personnes à Damas.

Des membres de l'opposition ont par ailleurs affirmé que l'armée syrienne et les rebelles s'étaient affrontés mercredi près du siège du gouvernement et de l'ambassade d'Iran à Damas.

Maath al-Shami, un militant présent dans la zone, a rapporté que des nuages de fumée s'élevaient derrière le bâtiment en construction de l'ambassade d'Iran. L'actuelle ambassade d'Iran et le siège du gouvernement syrien sont situés tout près, a-t-il précisé.

«Nous avons entendu des tirs et des explosions pendant un moment», a-t-il dit.

Ailleurs dans le pays, les bombardements et les affrontements se sont poursuivis dans la ville d'Alep, selon l'opposition.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme a déclaré que des insurgés tentaient de s'emparer d'un barrage stratégique dans la ville de Manbij, à l'est d'Alep, et que l'armée utilisait des hélicoptères de combat.

Les Comités locaux de coordination ont également signalé des violences dans la région d'Idlib, dans la province de Deir el-Zour, à Deraa, en banlieue de Damas et près d'un poste-frontière avec la Turquie pris par les rebelles en juillet.

Un responsable turc de la ville frontalière de Reyhanli a cependant affirmé, sous le couvert de l'anonymat, que le calme était revenu dans la matinée. L'agence de presse turque Anadolu a signalé l'arrivée de 757 réfugiés syriens en Turquie mercredi.