Au moins 40 policiers syriens ont été tués mardi dans des combats et la prise par les rebelles de deux commissariats dans le sud d'Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).        

« Des centaines de rebelles ont attaqué deux commissariats de police à Salhine et Bab Nairab (sud) et au moins 40 policiers ont été tués durant les combats qui ont duré des heures », a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahamne, président de l'OSDH, qui se base sur un réseau de militants.

Parmi les morts figure le chef du poste de police de Salhine, où trois véhicules ont été détruits.

Outre ces commissariats, les rebelles avaient attaqué à l'aube au lance-roquettes RPG le siège du tribunal militaire et une branche du parti Baas au pouvoir dans la ville, selon l'OSDH.

Des combats ont également éclaté près du siège des puissants renseignements aériens, dans le quartier d'al-Zahra dans l'ouest, ainsi qu'à la périphérie du quartier Salaheddine (sud-ouest), principal bastion rebelle assiégé par les troupes régulières.

Une source de sécurité à Damas a affirmé à l'AFP que l'armée avait repris lundi une partie de Salaheddine, mais qu'elle faisait face « à une très forte résistance ». Les rebelles ont en revanche nié que l'armée ait « avancé d'un seul mètre ».

Alors que l'armée syrienne pilonnait la ville chaque jour depuis l'ouverture du front d'Alep le 20 juillet, aucun bombardement n'a été entendu depuis mardi matin, selon un journaliste de l'AFP.

À Bab Nairab, des accrochages ont opposé les insurgés à des hommes armés du clan Berri, farouches partisans du régime dominé par les alaouites, une émanation du chiisme.

Selon M. Abdel Rahmane, le fait que le régime permette à ces clans sunnites de participer aux combats au côté de l'armée « signifie qu'il veut entraîner le pays dans une guerre civile ».

« C'est la première fois que ces clans sont chargés officiellement de combattre (...) à la différence des chabbihas (miliciens pro-régime), ils ne perçoivent pas de salaires du pouvoir », explique M. Abdel Rahmane.

La loyauté de ces clans au régime remonte aux années 80, lorsqu'ils ont soutenu la répression du soulèvement des Frères musulmans à Alep et ont été récompensés par des postes dans l'administration et des avantages financiers.

La télévision officielle a fait état pour sa part de combats à Daret Azza et Qabtane al-Jabal dans la province d'Alep, où les soldats ont détruit neuf véhicules équipés de mitraillettes Doshka.

Lundi, les insurgés ont marqué un point en prenant un poste de contrôle clé à Anadane entre la Turquie et Alep, leur permettant d'acheminer renforts et munitions vers la métropole du nord et poumon économique du pays où la bataille est devenue un enjeu majeur du conflit.

Les bombardements par hélicoptères et à l'artillerie lourde dans cette ville de 2,5 millions d'habitants et ses environs ont jeté sur les routes ces deux derniers jours quelque 200 000 personnes, selon l'ONU.

Les combats ont par ailleurs repris à Damas - tombée de nouveau sous le contrôle de l'armée après une semaine d'affrontements à la mi-juillet -, notamment à Kafar Soussé après une attaque rebelle aux lance-roquettes RPG contre un barrage de l'armée, ainsi qu'à Tadamoun, Qazzaz, et le camp de Yarmouk.

De violents combats ont aussi eu lieu dans la ville de Deir Ezzor (est) où un civil et un insurgé ont été tués.

Lundi, les violences à travers le pays avaient fait 93 morts, dont 41 civils.