Un caméraman de la chaîne de télévision libanaise Al Jadeed a été tué lundi par des tirs de l'armée syrienne à la frontière avec la Syrie où il se trouvait avec deux de ses confrères.

«Le caméraman de la chaîne Al Jadeed, Ali Chaabane, a été tué par des tirs de l'armée syrienne sur la voiture d'Al Jadeed», pouvait-on lire sur un bandeau au bas de l'écran de cette télévision privée libanaise.

«Les tirs venaient du territoire syrien», a affirmé de son côté en direct sur Al Jadeed le journaliste Hussein Khreiss qui se trouvait avec le caméraman au moment de l'incident. Visiblement très ému, il a dit ne pas avoir pu voir qui étaient les auteurs des tirs.

«Nous avions salué les garde-frontières syriens, peu après nous avons entendu des tirs nourris», a-t-il indiqué, ajoutant qu'Ali Chaabane, 32 ans, n'a pu sortir de leur voiture dans laquelle il a péri.

C'est la première fois qu'un journaliste est tué à la frontière entre les deux pays.

Le Liban et la Syrie partagent 330 kilomètres de frontières, qui doivent encore être officiellement définis.

Plusieurs incidents ont eu lieu le long de cette frontière depuis l'éclatement il y a plus d'un an d'une révolte en Syrie. Des habitants ont notamment rapporté que des roquettes étaient tombées en territoire libanais il y a une semaine.

Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées depuis octobre, lors d'incursions de l'armée syrienne au Liban.

La Syrie a posé des mines le long de cette frontière pour empêcher l'entrée d'armes ou de combattants rebelles.

Le Liban jouxte notamment la région de Homs, bastion de la rébellion en Syrie, théâtre de pilonnages intensifs et d'offensives militaires massives.

Des milliers de Syriens se sont réfugiés au Liban depuis mars 2011.

La Syrie, qui a exercé une tutelle sur son voisin pendant plusieurs décennies, conserve plusieurs alliés dans ce pays, notamment le mouvement chiite Hezbollah qui domine le gouvernement.