L'OTAN n'exclut pas de poursuivre son opération en Libye durant le mois de ramadan (août) si les forces du colonel Mouammar Kadhafi ne respectent pas de trêve pendant le mois saint pour les musulmans, ont indiqué mardi ses porte-parole.

«À propos du ramadan, il faudra voir si les forces de Kadhafi continuent à bombarder et à infliger des pertes au peuple de Libye», a déclaré le porte-parole de l'opération Protecteur Unifié de l'OTAN, Mike Bracken lors d'une vidéo-conférence retransmise depuis le centre de commandement de l'OTAN à Naples (sud de l'Italie).

«Si elles le font, et nous pensons qu'il y a des risques qu'elles le fassent, alors je pense qu'il sera hautement approprié que la protection de ces vies continue et l'OTAN utilisera le mandat qu'elle a reçu pour protéger ces vies», a-t-il ajouté.

«Nous espérons que les forces de Kadhafi cesseront d'attaquer et de menacer les civils, pas juste pour le ramadan, mais immédiatement», a pour sa part déclaré depuis Bruxelles la porte-parole de l'Alliance atlantique, Oana Lungescu.

«Jusqu'à présent, le régime de Kadhafi a montré un mépris choquant pour le respect de la vie humaine. Nous l'avons vu utiliser des boucliers humains et tirer des missiles depuis des mosquées. Aussi longtemps que les attaques et les menaces persistent, la mission de l'OTAN sera de protéger les civils en Libye», a-t-elle ajouté.

Interrogée sur d'éventuelles livraisons d'armes aux rebelles libyens, la porte-parole a expliqué que l'OTAN entendait rester dans le mandat confié par les Nations unies. Or, ce mandat est «très clair: c'est la protection des civils», a souligné Mme Lungescu, laissant entendre que la livraison d'armes n'en faisait pas partie.

Par ailleurs, la venue mercredi au siège de l'OTAN à Bruxelles de représentants du Conseil national de transition (CNT), l'opposition libyenne, sera «une bonne occasion de les entendre», a dit la porte-parole.

«Ils participeront à une réunion informelle du Conseil de l'Atlantique Nord», qui réunit les ambassadeurs des 28 pays de l'OTAN, et auront une «courte rencontre bilatérale» avec son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, a-t-elle précisé.

Cela permettra de «voir comment ils voient la situation sur le terrain et la suite des événements et pour l'OTAN d'expliquer comment elle agit pour remplir le mandat de l'ONU», a estimé Oana Lungescu.

Mais le mandat de l'OTAN est «militaire» et l'alliance n'a pas la responsabilité des aspects politiques, a-t-elle souligné, même si le secrétaire général de l'Alliance participera vendredi à un sommet du groupe de contact international sur la Libye vendredi à Istanbul.

Le groupe de contact international sur la Libye, créé à Londres le 29 mars dernier, comprend tous les pays participant à la campagne de l'OTAN contre le régime de Mouammar Kadhafi.