Le ministère libyen des Affaires étrangères a annoncé lundi que toute «approche des territoires libyens sous couvert de mission humanitaire» ferait face à une «résistance farouche», affirmant que des Libyens armés étaient prêts à défendre la ville de Misrata (ouest).

Le ministère des Affaires étrangères «a informé le Conseil de sécurité de l'ONU, l'Union africaine et l'Union européenne que toute approche des territoires libyens sous couvert de mission humanitaire ferait face à une résistance violente inattendue du peuple armée», a rapporté l'agence officielle libyenne Jana.

«Le million de Libyens qui ont pris des armes depuis le début de l'agression colonialiste croisée sur la Libye sont prêts à défendre Misrata», a ajouté le ministère de même source, affirmant que la Libye n'accepterait «aucune aide humanitaire, sauf des Croix et Croissant rouges».

Plus tard dans la soirée, le ministre libyen des Affaires sociales, Ibrahim Al-Chérif, a mis en garde contre toute présence militaire en Libye, sous couvert de mission humanitaire, estimant qu'une telle action aurait de «lourdes conséquences».

«Une présence de militaires dans toute mission humanitaires sera considérée comme une déclaration de guerre», a déclaré le ministre au cours d'une conférence de presse.

Vendredi, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a adressé un courrier au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, dans lequel elle assure que l'Union est «disposée à agir» par tous les moyens, «y compris militaires», pour soutenir sur le plan humanitaire les 300 000 habitants de Misrata, bastion rebelle à 200 km de Tripoli.

Selon Mme Ashton, l'Europe est prête à coordonner les efforts internationaux pour la ville, pilonnée sans relâche depuis des semaines par les forces du colonel Kadhafi.