Les forces loyales au colonel Kadhafi avançaient mardi à coups d'obus de chars dans la ville de Misrata, à 150 km à l'est de Tripoli, dont plusieurs secteurs sont toujours sous le contrôle des insurgés, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la rébellion.

«Misrata est en danger, les forces du criminel (Mouammar Kadhafi) avancent dans la ville et les chars tirent aveuglement», a indiqué ce porte-parole sous couvert de l'anonymat.

Selon lui, les forces loyales ne contrôlaient que la partie nord-ouest de la ville.

«Le massacre qui a été évité à Benghazi grâce à l'intervention des forces de la coalition va être perpétré à Misrata», a-t-il dit.

Selon lui, «contrairement à ce qui s'est passé à Benghazi, les avions de la coalition n'ont pas tiré sur les chars qui sont déjà à l'intérieur de la ville, par crainte de faire des victimes parmi les civils».

Il a fait état par ailleurs d'une «situation humanitaire catastrophique».

Les forces de Kadhafi ont expulsé plus de 5 000 familles de la partie ouest de la ville.

«Maintenant des centaines de familles ont trouvé refuge dans les écoles et des mosquées. La situation devient très délicate et très dangereuse», a-t-il encore dit.

Le régime libyen avait indiqué lundi avoir mis fin à son offensive contre les rebelles à Misrata où la «sécurité» a été rétablie, selon le ministère libyen des Affaires étrangères sans préciser clairement si la ville avait été reconquise par les forces loyalistes.

Le ministère avait affirmé dans un communiqué publié par l'agence officielle Jana que «les unités de lutte antiterroriste ont cessé de tirer sur les groupes terroristes armés qui se livraient à toutes sortes d'actes de terrorisme contre les habitants de Misrata et perturbaient leur vie».

«La ville de Misrata jouit à présent de la sécurité et de la tranquillité et ses administrations publiques vont pouvoir de nouveau servir le public normalement», avait ajouté le ministère.

Misrata est la troisième plus grosse ville de Libye, située à 150 km à l'est de Tripoli.