Les chasseurs CF-18 canadiens ont effectué, mardi, leur première mission offensive en Libye, mais ils ont finalement abandonné leur objectif pour éviter des pertes civiles.

Un porte-parole du ministère de la Défense, le major-général Tom Lawson, a indiqué qu'une fois arrivés au-dessus de leur objectif - un aérodrome libyen -, les pilotes et leurs supérieurs avaient décidé de renoncer à ouvrir le feu, parce que les risques de dommages collatéraux étaient trop élevés.

«Cette décision est entièrement conforme aux règles strictes qui encadrent l'engagement et à l'intérieur desquelles ils (les pilotes et les supérieurs) travaillent», a expliqué le porte-parole.

Vendredi, six chasseurs canadiens CF-18 ont quitté la base de Bagotville et sont arrivés en Italie, en fin de semaine. Ils ont rejoint la frégate NCSM Charlottetown, déployée au sein des forces alliées de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis pour la mise en place d'une interdiction de survol de la Libye. Il s'agit d'une mesure qui a été imposée la semaine dernière par le Conseil de sécurité des Nations unies.

La coalition a dépêché, en Méditerranée, des dizaines d'appareils et pilonné de missiles de croisière des cibles stratégiques en Libye, dans le but d'aider les opposants au régime du colonel Mouammar Kadhafi.

Le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, a aussi indiqué, mardi, qu'Ottawa dépêcherait 25 militaires de plus à Naples, en Italie, pour coordonner la mission - ce qui portera à plus de 400 militaires la contribution du Canada à cette opération.

Lundi, un F-15 de l'armée américaine s'est écrasé en territoire libyen. Le ministre MacKay a précisé que la cause de l'accident demeurerait incertaine et que les deux passagers de l'appareil avaient été secourus.

«Il s'agit d'une mission difficile, a-t-il fait valoir, mardi. Il y a des risques.»

«Entre-temps, nous poursuivons notre objectif de rendre inopérante la force terrestre libyenne et continuerons à réduire sa capacité à faire des ravages sur le terrain et à prendre des mesures pour éviter la mort de civils.»

Le ministre MacKay a ajouté qu'il était très difficile de déterminer la durée de l'étape en cours de la mission dans l'espace aérien de la Libye.

Lundi, la Chambre des communes a tenu un débat d'urgence sur cette question, et une motion d'appui à l'opération canadienne a obtenu l'aval de tous les partis d'opposition. La motion impose une limite de trois mois pour l'opération militaire. Après ce délai, le gouvernement devra présenter une nouvelle résolution s'il veut prolonger la mission.