Tripoli a donné son feu vert au gouvernement vénézuélien pour qu'il crée une commission de paix afin de trouver une solution pacifique à la crise en Libye, selon une lettre du ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa, lue vendredi par son homologue vénézuélien.

«Nous leur donnons l'autorisation de prendre toutes les mesures nécessaires pour sélectionner les membres (de cette commission) et coordonner leur participation dans ce dialogue», a lu le ministre vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas.

«Nous affirmons notre soutien à l'initiative de son excellence et président (vénézuélien) Hugo Chavez en rapport avec la formation d'une commission de bonne volonté», poursuit le texte.

La mission formée par «les Etats actifs et influents d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique» aurait pour objectif de «contribuer à encourager le dialogue national qui a pour but d'assurer la sécurité et la stabilité du peuple libyen», ajoute-t-il.

Le gouvernement vénézuélien a proposé lundi une médiation internationale en Libye, une idée que la Ligue arabe «étudie», mais que l'opposition libyenne, les Etats-Unis, des pays européens et un des fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, ont rejeté.

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba), un bloc antilibéral créé par le Venezuela et Cuba sont réunis vendredi à Caracas pour étudier la proposition qui s'oppose à «toute intervention militaire contre le peuple libyen».

La Bolivie, l'Équateur, le Nicaragua, la Dominique mais aussi les deux petits États caribéens de Saint-Vincent-et-Grenadines et Antigua et Barbuda sont également membres de ce bloc, fondé à l'origine en 2004 pour contrecarrer le projet d'une Zone de libre-échange des Amériques (Zlea) promu par les États-Unis.

Le président socialiste vénézuélien, considéré comme le chef de file de la gauche radicale latino-américaine, s'est rapproché ces dernières années de plusieurs pays arabes et de l'Iran.

Il a indiqué jeudi qu'il avait eu le colonel Kadhafi au téléphone, mardi.

Hugo Chavez lui a demandé: «es-tu prêt à recevoir une commission de pays qui irait» en Libye? Et le colonel lui aurait répondu: «Ecoute Chavez, non seulement des pays, j'espère aussi que les Nations unies elles-mêmes viennent pour qu'elles voient ce qui se passe», a raconté le président vénézuélien.

De nombreux pays dont les États-Unis ont appelé à un départ de Mouammar Kadhafi, mais Hugo Chavez a déclaré jeudi, tout en défendant sa mission de paix: «il ne va pas partir, je sais qu'il ne va pas partir. C'est pour cela qu'ils projettent de tuer Kadhafi».

«Kadhafi est un de ces hommes qui meurent au combat», a ajouté le chef de l'État vénézuélien, qui a qualifié ces derniers jours de «guerre civile» les affrontements en Libye.