La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton s'est dite rassurée lundi par le comportement de l'armée égyptienne qui a hérité du pouvoir après la démission du président Hosni Moubarak, disant espérer qu'elle lève l'état d'urgence décrété il y a 30 ans.

Dimanche, le conseil suprême des forces armées égyptiennes a indiqué qu'il prenait «en charge la direction des affaires du pays provisoirement pendant six mois, ou jusqu'à la fin des élections législatives et pour la présidence de la République».

Mais il n'a pas dit quand il comptait lever l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis l'assassinat du président Anouar al-Sadate en 1981 par des islamistes.

«Ce n'est pas à moi de la conseiller», a dit Mme Clinton, interrogée par un journaliste de la chaîne de télévision Al-Jazeera sur les conseils qu'elle donnerait à l'armée égyptienne à propos de l'état d'urgence.

«Ceci est un processus égyptien qui doit être défini et mené par le peuple égyptien. Une des demandes que nous avons soutenues pendant longtemps c'est celle de la levée de l'état d'urgence», a-t-elle indiqué.

«Il y a eu une annonce selon laquelle cela serait fait et nous espérons que cela le sera», a-t-elle simplement ajouté, refusant de dire quand elle souhaiterait que cela se produise.

Les Etats-Unis et d'autres pays alliés doivent témoigner de leur «soutien» au peuple égyptien, «mais ne pas prétendre que nous savons plus de choses que le peuple en Égypte», a estimé la chef de la diplomatie américaine.

«Le moment est très difficile pour les militaires égyptiens», avait-elle déclaré plus tôt à la presse, à l'occasion d'une visite au Congrès. «Les mesures qu'ils ont prises jusqu'à présent sont rassurantes mais il y reste beaucoup à faire», avait-elle relevé.

La ministre avait évoqué la relation de longue date entre les armées américaine et égyptienne pour se féliciter du calme observé par cette dernière lors des manifestations hostiles au régime Moubarak.

«Je pense que les militaires égyptiens ont fait montre, par leur retenue et leur appui à la liberté de rassemblement, d'un engagement très fort auprès du peuple égyptien», avait noté Mme Clinton.

«On leur demande à présent d'assumer une responsabilité qui ne figure pas dans le manuel des jeunes officiers: comment mener un pays à la démocratie par une transition pacifique et en bon ordre», avait-elle relevé.

«Ils ont jusqu'à présent fait la preuve de leur sérieux et de leur engagement en faveur d'une transition qui conduira, nous l'espérons, à des élections libres et équitables», avait ajouté Mme Clinton.