Plus de 300 migrants ont entamé mardi une marche de Belgrade en direction de la frontière hongroise (nord) et de l'Union européenne, deux jours après le référendum anti-immigration en Hongrie, invalidé faute de participation suffisante.

Escorté par la police, le groupe est composé d'hommes jeunes, dont plusieurs, interrogés par un photographe de l'AFP, ont expliqué venir d'Afghanistan.

Ces migrants avaient en début de journée brièvement protesté dans le centre de Belgrade à proximité de la gare, contre les mesures anti-migrants de la Hongrie. Ils ont réclamé de pouvoir entrer librement sur le territoire de l'Union européenne.

« Nous n'avons pas besoin d'eau et de nourriture, nous vous demandons d'ouvrir les frontières », lisait-on sur une pancarte.

Le nombre de migrants bloqués en Serbie a augmenté depuis que la Hongrie a adopté début juillet une loi permettant de reconduire à sa frontière les migrants arrêtés dans un rayon de huit kilomètres sur son territoire.

Selon le HCR, plus de 5500 migrants sont actuellement bloqués en Serbie, qui estime avoir une capacité d'accueil de 6000 à 7000 personnes.

Le président serbe Tomislav Nikolic s'est inquiété lundi de la situation et a évoqué la nécessité « de fermer la frontière aux migrants » si ces derniers continuaient d'affluer en Serbie sans possibilité de poursuivre leur route vers l'Europe occidentale.

Des centaines de milliers de migrants empruntant la route des Balkans avaient transité par la Serbie en 2015 et début 2016.

Mais ce flot a été interrompu en mars, après la décision de plusieurs pays de fermer leur frontière. Par petits groupes, des migrants continuent de passer clandestinement, au rythme de quelques centaines par jour.

Selon les autorités serbes, plus de 102 000 migrants ont été enregistrés dans le pays depuis le début de l'année.