Les gardes-côtes turcs ont diffusé mercredi les photos et la vidéo du sauvetage spectaculaire d'un réfugié syrien qu'ils ont réussi à hélitreuiller, l'arrachant de justesse de l'embarcation en train de couler à bord de laquelle il comptait rallier la Grèce.

Ce réfugié, identifié comme Pelen Hussein, avait pris place lundi avec une quarantaine d'autres passagers à bord d'un bateau de 10 m de long parti de la région d'Edremit, sur les côtes occidentales de la Turquie, à destination de l'île de Lesbos.

Le naufrage de ce bateau en mer Égée a fait 27 morts, dont 11 enfants.

Ce énième naufrage est intervenu en pleine visite en Turquie de la chancelière allemande Angela Merkel, venue presser le premier ministre turc Ahmet Davutoglu d'en faire plus pour contrôler ses côtes et endiguer le flot des migrants vers l'Europe.

Seuls six passagers ont pu être sauvés ce jour-là, dont Pelen Hussein, grâce à l'intervention d'un hélicoptère qui l'a hissé hors de l'eau.

«Il était au bord de l'hypothermie et en état de choc», a raconté aux médias turcs le sergent des gardes-côtes qui lui est venu en aide. «Quand il a pu reprendre un peu ses esprits, il a commencé à pleurer», a-t-il poursuivi, «très peu de temps après, le bateau aurait complètement sombré».

Le rescapé a lui-même raconté à l'agence de presse progouvernementale Anatolie avoir pensé ne pas pouvoir s'en sortir.

«J'ai attendu (les secours) de 3 h du matin jusqu'à la mi-journée», a raconté M. Hussein. «J'étais parti avec un ami. Lui était parmi les morts. Nous voulions aller en Allemagne», a-t-il ajouté, «je ne connaissais pas ceux qui sont morts».

La Turquie, qui accueille officiellement quelque 2,7 millions de Syriens et 300 000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l'un des principaux points de départ des migrants qui veulent s'installer en Europe.

Selon les dernières statistiques publiées par le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), quelque 68 000 migrants sont parvenus à traverser la mer Égée pour entrer en Grèce depuis le début de l'année.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a de son côté recensé 284 décès de migrants pendant la même période sur cette route.

Bruxelles et Ankara ont conclu en novembre un accord pour tenter d'endiguer ce flot, qui tarde pourtant à se ralentir.