À Hollywood, Charles H. Rivkin est connu pour diriger avec brio l'entreprise d'animation qui a produit des séries à succès, comme Sponge Bob, et des animations pour des pubs de Nike, Honda et Starbucks.

À Paris, lundi prochain, M. Rivkin fera une arrivée remarquée, et dans un rôle bien différent: celui du nouvel ambassadeur américain en France.

Le poste est sans conteste l'un des plus prestigieux de la diplomatie américaine. Thomas Jefferson et Benjamin Franklin l'ont occupé. L'ambassadeur américain à Paris reçoit des invitations à dîner avec les gens riches et célèbres. Il loge avec sa famille dans une somptueuse résidence, située au 41, rue du Faubourg Saint-Honoré, dans le 8e arrondissement. Le président de la République habite tout près, au Palais de l'Élysée, au numéro 55.

Charles H. Rivkin reçoit cette faveur pour ses bons services durant la campagne présidentielle. Militant démocrate, il a récolté plus de 500 000$ dans le sud de la Californie pour la candidature de Barack Obama.

En entrevue au New York Times récemment, M. Rivkin a dit que l'élection d'Obama avait eu un effet «foudroyant» sur l'attitude des Français à l'égard des États-Unis.

«Nous sentons très clairement que nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère, qui pourrait engendrer une collaboration historique entre les deux pays», a-t-il dit.

Diplômé en relations internationales de Yale et détenteur d'un MBA d'Harvard, Charles H. Rivkin parle couramment français. Il dit s'être rendu à Paris ou à Cannes chaque année par affaires depuis 20 ans.

Âgé de 47 ans, M. Rivkin compte parmi les plus jeunes ambassadeurs américains en France. Son père, William R. Rivkin, diplomate de carrière, a été nommé ambassadeur au Luxembourg par John F. Kennedy. Il a par la suite servi au Sénégal et en Gambie.

Durant sa campagne, M. Obama a promis de «changer la culture de Washington», et de «faire les choses différemment». Ce voeu ne s'étend toutefois pas aux nominations politiques. Selon le New York Times, 38 des 65 ambassadeurs nommés par Obama depuis le début de sa présidence l'ont été pour des raisons politiques.

Depuis les années 60, environ le tiers des ambassadeurs nommés par la Maison-Blanche l'ont été pour des raisons politiques. Selon l'American Academy of Diplomacy, cette proportion est trop élevée. L'institution a écrit à Barack Obama plus tôt cette année pour lui demander de réduire à 10 % le nombre de ses nominations politiques. «Trop souvent, ces positions sont utilisées pour récompenser des gens qui ne sont pas qualifiés pour occuper le poste», soutient le groupe.

Le président qui a le moins fait appel aux nominations politiques dans l'histoire récente des États-Unis est Jimmy Carter. Moins du quart des ambassadeurs sélectionnés sous son gouvernement l'ont été pour des raisons politiques.

M. Carter a accédé à la présidence en 1977. Il n'a pas été réélu.