Environ 30 000 Coréens ont manifesté samedi dans les rues de Séoul pour réclamer la démission de la présidente Park Geun-Hye, accusée de privilégier les intérêts des grandes entreprises et de vouloir imposer un nouvel enseignement de l'histoire.

Les manifestants, dont de nombreux étaient masqués, défilaient derrière une grande bannière «Park Geun-Hye, démissionne».

Ils contestent la volonté de la présidente de réformer les livres scolaires d'histoire afin de glorifier le régime autoritaire de son père, le président Park Chung-Hee, qui a gouverné la Corée du Sud de 1962 jusqu'à son assassinat en 1979.

À partir de 2017, les livres d'histoire auront préalablement été approuvés par une commission d'enseignants et d'universitaires nommée par le gouvernement.

Les manifestants reprochaient aussi à la présidente de vouloir ouvrir plus largement le marché agricole, de faciliter les licenciements et de réduire les revenus des salariés âgés.

Afin d'éviter les débordements, 300 religieux - bouddhistes, catholiques et protestants - ont marché en première ligne, portant chacun une fleur.

Cette manifestation, organisée conjointement par la confédération syndicale coréenne (KCTU), qui rassemble 700 000 salariés, la fédération des associations d'agriculteurs et un syndicat d'enseignants, avait dans un premier temps été interdite, avant d'être finalement autorisée par la justice.

C'est la deuxième fois en un mois que les Coréens défilaient. La précédente manifestation, le 14 novembre, au cours de laquelle près de 60 000 personnes ont manifesté, avait dégénéré. La police avait riposté contre la foule en utilisant des canons à eau. Une personne était tombée dans le coma après avoir été touchée par un tir de canon à eau.

Park Geung-Hye a été élue en décembre 2012 et a pris ses fonctions en février 2013 pour 5 ans, devenant la première présidente de Corée du Sud.