La Corée du Nord a achevé les préparations pour un troisième essai nucléaire et n'attend plus que le feu vert du pouvoir en place pour lancer les opérations, a déclaré mercredi un expert nucléaire auprès du gouvernement sud-coréen.

«Le Nord a fini apparemment les préparations techniques pour un troisième essai nucléaire. Il ne manque plus à présent que la décision politique», a indiqué à la presse cet expert, sous couvert de l'anonymat.

Les services secrets sud-coréens et américains suivent avec attention les activités sur le site de Punggye-Ri (nord-est), a-t-il ajouté.

Selon lui, Pyongyang utilisera vraisemblablement cette fois de l'uranium hautement enrichi, que le Nord possède en quantité suffisante pour la fabrication de trois à six bombes, en plus de son stock de plutonium.

Les États-Unis et leurs alliés, notamment sud-coréens, soupçonnent la Corée du Nord de vouloir procéder à un essai nucléaire, après l'échec de son lancement de fusée le 13 avril dernier, une tentative dénoncée par les Occidentaux comme un essai de missile à longue portée. La fusée avait explosé peu après le décollage.

Les deux essais précédents, menés en octobre 2006 et mai 2009, avaient suivi des lancements de fusée.

Des photos satellites montrent un regain d'activité sur le site de Punggye-Ri, rapportait la semaine dernière un site internet américain, spécialisé dans la Corée du Nord.

Le Nord avait désactivé en juillet 2007 le site de Yongbyon, où était produit du plutonium, et démoli la tour de refroidissement en juin 2008. Les experts estiment que le pays y avait produit suffisamment de plutonium pour fabriquer six à huit bombes nucléaires.

En novembre 2010, Pyongyang avait fait visiter à un scientifique américain une usine d'enrichissement d'uranium, à Yongbyon, disposant de plus de mille centrifugeuses selon le scientifique et de 2000 selon les autorités nord-coréennes.

Les experts pensent que ce site peut produire 40 kg d'uranium hautement enrichi chaque année. En supposant que ce site a démarré ses activités en 2009, la Corée du Nord disposerait d'uranium pour trois à six bombes.