Une commission d'enquête internationale sur les violences ethniques en juin dans le Sud du Kirghizistan a commencé lundi son travail, a annoncé le responsable de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui dirige cette mission.

«Nous ne faisons pas une enquête criminelle (...) nous voulons juste établir les causes de ces évènements», a déclaré au cours d'une conférence de presse à Bichkek, Kimmo Kiljunen, le chef de cette commission d'enquête.

«Nous allons publier les conclusions du rapport en février 2012», a-t-il ajouté, précisant que son but était d'aider le Kirghizstan à «surmonter cette tragédie».

Des violences ethniques visant en particulier la minorité ouzbèke du Kirghizistan ont mis à feu et à sang le sud du pays en juin, faisant au moins 400 morts, selon un bilan officiel. Le nombre des personnes tuées pourrait cependant atteindre 2000, selon la présidente kirghize Rosa Otounbaïeva.

Des ONG et le haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme ont par ailleurs dénoncé la poursuite des exactions contre les Ouzbeks, les forces de l'ordre visant surtout cette minorité au cours d'opérations policières.

L'ambassade des États-Unis à Bichkek a d'ailleurs dénoncé lundi dans un communiqué des attaques et pressions contre les Ouzbeks accusés des violences.

«Nous encourageons le gouvernement à enquêter sur toutes les agressions visant les avocats, les témoins, leurs proches et les accusés eux-mêmes et d'en traduire les responsables en justice», a ajouté la représentation américaine dans un communiqué.

Les États-Unis disposent d'une base aérienne militaire près de Bichkek qui est essentielle au déploiement des troupes de la coalition internationale combattant les talibans en Afghanistan.