Des violences entre musulmans et groupes tribaux ont fait au moins 30 morts ce week-end dans le nord-est de l'Inde, dont quatre personnes tuées dimanche par la police qui peinait à rétablir l'ordre, ont indiqué les autorités.

Malgré le couvre-feu et l'ordre donné à la police de tirer à vue, les forces de l'ordre éprouvaient les plus grandes difficultés à mettre fin aux violences qui ont éclaté vendredi, après une attaque contre des miliciens de la tribu Bodo attribuée à des musulmans, dans l'État d'Assam, près de la frontière avec le Boutan.

Au moins 30 personnes ont été tuées depuis, dont 14 tombées sous les balles de la police, et plus de 100 personnes ont été blessées, a annoncé le ministère de l'Intérieur de l'État, selon lequel les villageois se battaient avec des machettes, des lances et des armes à feu artisanales.

Dimanche, la police a abattu quatre émeutiers qui tentaient de mettre le feu à un village de la région d'Udalguri, à environ 120 kilomètres au nord de la principale ville d'Assam, Guwahati.

Déployée sur plusieurs fronts, la police a ouvert le feu dans au moins trois localités pour empêcher des incendies criminels.

Plus de 400 maisons ont été incendiées et 30 000 personnes déplacées depuis la mort de dix personnes dans des violences au mois d'août entre Bodos et musulmans, qui avaient pourtant coexisté pacifiquement durant plusieurs décennies.

Les autorités soupçonnent un groupe extrémiste bodo d'avoir déclenché les violences, mais d'autres groupes semblent depuis s'être lancés dans les combats inter-communautaires.

La région est partiellement contrôlée par la tribu Bodo, au terme d'un accord avec l'État qui avait calmé les ardeurs séparatistes d'une grande majorité de ses membres.