Le président Enrique Peña Nieto s'est engagé jeudi devant les parents des 43 étudiants disparus l'an dernier dans le sud du Mexique à poursuivre les investigations pour élucider leur disparition.

Le président mexicain a reçu durant environ trois heures à Mexico les parents des étudiants à l'avant-veille du premier anniversaire de cette tragédie qui a porté un coup très dur à la crédibilité de son gouvernement.

Les parents des étudiants, qui mènent actuellement une grève de la faim de 43 heures, ont formulé huit exigences au président dans un document qui dénonce, selon eux, le «mensonge historique» des autorités dans cette affaire.

Le porte-parole de la présidence mexicaine Eduardo Sanchez a indiqué que le chef de l'État avait signé le document et demandé aux autorités judiciaires, ainsi qu'aux ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères d'analyser chaque demande.

«Nous sommes du même côté et nous travaillons pour le même objectif: savoir ce qui est arrivé à vos fils. Nous recherchons ensemble la vérité» a déclaré M. Peña Nieto aux familles, selon le porte-parole.

«Le président a clairement indiqué que l'enquête restait ouverte, elle n'a jamais été refermée, elle ne sera pas suspendue», a ajouté M. Sanchez.

Mais Vidulfo Rosales, l'avocat des parents, a affirmé que le président ne s'était pas encore «engagé à répondre» à leurs exigences et que ses promesses n'étaient pas nouvelles.

Le porte-parole de la présidence a également souligné que M. Peña Nieto avait ordonné la création d'un bureau spécial chargé de la recherche des disparus, sans toutefois indiquer quelle différence il y aurait avec une unité similaire créée en 2013.

Les parents ont demandé à ce que cette unité soit placée sous supervision internationale.

Il s'agissait de la deuxième rencontre entre les parents et le président, après celle d'octobre.

Après la réunion, les parents sont retournés sur la place du Zocalo, dans le centre historique de la capitale, où ils ont dressé un campement.

«Nous n'allons pas nous reposer, nous serons un caillou dans sa chaussure. Nous n'allons pas rentrer chez nous», a déclaré Maria de Jesus Tlatempa, mère d'un des étudiants.

Les parents des 43 disparus participeront samedi à une manifestation prévue dans la capitale pour commémorer le premier anniversaire de la tragédie.

Les étudiants ont disparu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014 alors qu'ils se rendaient à Iguala, dans l'État du Guerrero, pour s'emparer d'autobus et collecter de l'argent avant une manifestation.

Ils ont été attaqués par des policiers municipaux d'Iguala qui les auraient livrés à un cartel de la drogue. Ce dernier les aurait tués avant de les incinérer dans une décharge, selon la version officielle.

Les restes d'un étudiant ont pu être identifiés grâce à son ADN, et les autorités ont annoncé la semaine dernière avoir «possiblement» identifié les restes d'un second disparu.

Mais les parents ont toujours rejeté cette version et récemment un groupe d'experts indépendants de la Commission inter-américaine des droits de l'Homme (CIDH) a indiqué qu'il n'y avait pas de preuves que ces étudiants avaient été incinérés dans une décharge et demandé à ce que de nouvelles pistes soient explorées.