Cinq policiers équatoriens ont été condamnés jeudi à 16 ans de prison pour des exécutions extrajudiciaires en 2003, une affaire qui avait conduit à l'époque au démantèlement d'une unité spéciale des forces de l'ordre.

Le tribunal pénal de la Cour nationale de justice a en outre ordonné à l'État de présenter des excuses publiques aux familles des victimes et de leur verser une indemnisation d'environ 800 000 dollars.

Le 19 novembre 2003, une unité d'élite de la police, le Groupe Spécial antidélinquance, était intervenue dans une pharmacie de Guayaquil (sud-ouest), après une alerte pour un vol à main armée, et avait abattu huit personnes à l'intérieur de l'établissement.

«Il n'y a pas eu de combat entre les agents de la police et les personnes qui se trouvaient dans la pharmacie», a rappelé le tribunal dans son jugement. L'enquête avait démontré que certaines victimes avaient été tuées au sol, à bout portant.

À la suite de cette affaire, qui avait suscité une vive émotion dans le pays andin, l'unité de la police avait été dissoute. Mais le processus judiciaire avait traîné en longueur, plusieurs policiers ayant fui à l'étranger, dont un ex-commandant du groupe d'élite.

Quatre autres agents et un ancien procureur, soupçonnés d'avoir couvert les faits à l'époque en omettant d'informer leurs supérieurs, ont également été condamnés par le tribunal à deux ans de prison avec sursis.