Le ministre brésilien des Sports, Aldo Rebelo, a annoncé mercredi qu'il allait démissionner en décembre, à six mois du Mondial-2014 de football au Brésil (12 juin au 13 juillet), pour briguer le poste de gouverneur de l'État de Sao Paulo.

«Je vais quitter le ministère. Je pense que ce sera début décembre, quand sera achevé le cycle de la remise des stades» à la Fédération internationale de football (Fifa), a déclaré à la presse M. Rebelo.

«Nous voulons remplir le chronogramme établi et avoir les 12 stades des 12 villes hôtes» qui accueilleront les matches du Mondial, a-t-il déclaré.

Le Brésil doit remettre impérativement les 12 stades à la Fifa au plus tard le 31 décembre, soit un peu moins de six mois avant le début de la compétition, afin que les enceintes sportives puissent faire l'objet de toute une série de tests.

Le ministre brésilien a précisé ne pas encore avoir notifié officiellement sa décision à la présidente Dilma Rousseff.

En démissionnant début décembre, il quitterait ses fonctions à six mois pile du Mondial, alors que la Fifa estime que le Brésil a encore du chemin à parcourir pour être fin prêt.

À un journaliste qui lui demandait si cela ne risquait pas de compliquer les derniers préparatifs, il a répondu en plaisantant: «Ce serait beaucoup surestimer ma fonction et mon rôle. Au moins 19 Mondiaux ont eu lieu sans ma participation».

«Je peux quitter mes fonctions avant si la présidente le désire. Mais d'initiative propre, je n'envisage pas de le faire avant décembre», a-t-il dit.

M. Rebelo est membre du Parti communiste du Brésil - allié du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir - qui l'a déjà désigné comme précandidat au poste de gouverneur de l'État de Sao Paulo.

Conformément à la législation brésilienne, les candidats aux élections d'octobre 2014 devront avoir renoncé à toute responsabilité publique au plus tard en avril 2014.

En octobre 2014, trois mois après le Mondial, les Brésiliens voteront pour élire leur président, la totalité des députés, les gouverneurs et une partie des sénateurs.

Le Brésil a été confronté en juin dernier à une fronde sociale historique contre la qualité des services publics, la corruption de la classe politique et les milliards dépensés pour l'organisation du Mondial, en pleine Coupe des confédérations de football.

Le climat social reste très tendu dans le pays, en particulier à Rio de Janeiro et Sao Paulo, les deux grandes villes du pays, où des manifestations de moindre ampleur qu'en juin dégénèrent presque systématiquement en heurts violents opposant des groupes radicaux anarchistes à la police et en destructions d'agences bancaires ou de commerces.