Les tempêtes, qui ont fait au moins 101 morts et 68 disparus en une semaine au Mexique, se dissipaient samedi, et le gouvernement est désormais confronté à l'énorme tâche de la reconstruction des maisons, écoles, routes détruites ou endommagées par les inondations et glissements de terrain.

Selon le dernier rapport du ministre de l'Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong, le bilan s'établit à 101 morts, 371 municipalités touchées, 58.531 personnes évacuées et plus de 200.000 sinistrés dans tout le pays.

Le Guerrero, État sinistré

Dans le Guerrero (sud), sur la côte Pacifique, l'État le plus touché, les secouristes poursuivaient de difficiles recherches pour retrouver les 68 disparus officiellement recensés après l'énorme glissement de terrain qui a englouti la moitié du village de La Pintada, dans la zone montagneuse de l'État.

Le président mexicain Enrique Pena Nieto a déclaré qu'il n'y a «quasiment plus d'espoir» de retrouver vivants les 68 disparus.

«Il n'y a quasiment plus d'espoir que nous puissions retrouver quelqu'un encore en vie», à La Pintada, a déclaré le président mexicain au cours d'une conférence de presse dans l'État de Guerrero, le plus touché par les deux tempêtes qui se sont depuis dissipées.

Selon le gouverneur du Guerrero, Angel Aguirre, 22 000 habitations et 32 routes ont subi des dégâts, et 4 ponts ont été détruits, dans son seul État.

Dans le port d'Acapulco, la principale ville du Guerrero, ce sont 62 000 touristes (et non 40 000, selon de précédentes estimations) qui ont été prises au piège pendant près d'une semaine, selon le ministre des Transports, Gerardo Ruiz Esparza.

Vendredi, quelque 35 000 vacanciers ont pu quitter la ville par la voie terrestre, jusqu'alors bloquée, tandis que 27 000 d'entre eux avaient pu utiliser la voie aérienne auparavant.

Après la réouverture des routes, l'aéroport international d'Acapulco a été fermé pour remise en État. M. Esparza a indiqué qu'il devrait de nouveau «fonctionner normalement» dimanche.

Le président Peña Nieto, a annoncé vendredi soir dans un communiqué qu'il renonçait à son déplacement la semaine prochaine à New York à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies pour se concentrer sur les problèmes dans son pays afin de favoriser «un retour à la normale dans l'État du Guerrero et dans tous les autres États».

Les deux cyclones, Manuel sur la côte Pacifique et Ingrid sur la façade atlantique du golfe du Mexique, ont pris le pays en tenaille depuis la fin de la semaine dernière, un phénomène météorologique dont la dernière manifestation remontait à 55 ans.

Les autorités ont confirmé samedi matin à l'AFP les informations de presse selon lesquelles un hélicoptère de la Police fédérale qui transportait de l'aide humanitaire dans le Guerrero avait été retrouvé accidenté, sans survivants.

Selon une source gouvernementale qui a requis l'anonymat, «Il a été découvert, accidenté. Il n'y a aucun survivant». D'après la presse locale, il y avait trois membres d'équipage à bord, deux pilotes et un mécanicien.

Une reconstruction coûteuse

Les dégâts causés par les intempéries sont encore «incalculables», a déclaré M. Osorio Chong et leur évaluation va prendre du temps.

En effet, le Guerrero, l'un des États les plus pauvres du Mexique, a une topographie montagneuse très accidentée où vivent des populations indigènes qui constituent une grande partie de ses 3.3 millions d'habitants.

Au niveau national, les inondations ont endommagé 1,5 million de maisons et au moins 75 routes, selon les premiers calculs officiels.

Le gouvernement mexicain, qui avait révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2013 de 3,1% a 1,8%, devra débourser quelque 2,3 milliards d'euros pour les seules réparations du réseau routier, selon le ministère des Transports.

Dans le seul État du Guerrero, le gouverneur a estimé les dégâts à environ 280 millions d'euros.

En début de semaine, le ministre des Finances, Luis Videgaray, avait précisé que l'État mexicain disposait d'un fond d'environ 700 millions d'euros pour faire face aux catastrophes naturelles. Il faudra probablement trouver plus d'argent ailleurs.