L'Assemblée générale des Nations unies a voté mardi pour la 21e fois en faveur d'une résolution qui condamne l'embargo des États-Unis contre Cuba, en vigueur depuis cinquante ans.

Quelque 188 pays, un record, ont voté cette résolution. Seuls trois pays, les États-Unis, Israël, et l'île de Palau, dans le Pacifique, ont voté contre. Deux se sont abstenus. L'an dernier, 186 pays avaient voté pour.

Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a dénoncé une politique «inhumaine, ratée et anachronique de 11 gouvernements américains successifs» depuis la mise en place de cet embargo en février 1962.

Bien que les Américains d'origine cubaine soient parvenus à envoyer trois milliards de dollars sur l'île en 2011, les États-Unis ont indiqué qu'ils ne lèveraient l'embargo que lorsque le régime cubain aura procédé à davantage de changements économiques et sociaux.

Le premier mandat de Barack Obama a été «marqué par un durcissement permanent de cet embargo d'un point de vue économique, commercial et financier», a déploré M. Rodriguez, qui a une nouvelle fois comparé l'embargo à un «génocide».

Selon le ministre cubain, les hôpitaux à Cuba ne peuvent plus obtenir de médicaments pour soigner les cancers ou les maladies cardiaques.

La Russie, la Chine et les États de l'organisation islamique de coopération, ainsi que les pays non-alignés, ont aussi exprimé leur opposition à cet embargo.

L'embargo sert de «bouc émissaire aux problèmes économiques de l'île», a rétorqué le diplomate américain Ronald Godard, en rappelant que les autorités cubaines avaient arrêté plus de 4000 personnes en 2011.

«La communauté internationale ne peut pas en toute bonne conscience ignorer la facilité et la fréquence avec lesquelles le régime cubain passe sous silence les critiques, empêche les réunions pacifiques et entrave le journalisme libre», a-t-il affirmé.