La dépouille exhumée lundi pour éclaircir les causes de la mort de Salvador Allende est bien celle de l'ancien président socialiste du Chili, décédé le jour du coup d'État du 11 septembre 1973, a confirmé vendredi une source judiciaire après les premières expertises.

«Le juge chargé du processus, Mario Carroza, a déjà reçu le résultat des examens dentaires qui ont confirmé qu'il s'agissait des restes de Salvador Allende», a déclaré à l'AFP cette source qui a requis l'anonymat.

Cette nouvelle autopsie, réalisée par des experts chiliens et étrangers, est destinée à savoir si le premier président marxiste élu du Chili, décédé à l'âge de 65 ans, a été assassiné ou s'il s'est suicidé le jour du coup d'État du général Augusto Pinochet.

Selon une autopsie réalisée après son décès, il s'est suicidé d'une balle sous le menton, version également soutenue par sa famille qui rappelle qu'il avait juré de mourir les armes à la main.

Néanmoins, des dirigeants et des journalistes étrangers estiment qu'il a pu être assassiné par un putschiste et d'autres évoquent un possible «suicide assisté»: Allende aurait raté sa tentative et un garde du corps lui aurait tiré le coup de grâce.

L'autopsie devrait être terminée dans environ trois mois, selon le calendrier communiqué au juge Carroza chargé de ce dossier ouvert le 27 janvier, a indiqué la même source.

Le premier objectif de l'autopsie était de lever les doutes sur l'identité de la dépouille, car certains articles de presse de l'époque affirmaient que des partisans d'Allende avaient volé son cadavre après son enterrement clandestin par le régime putschiste à Vina del Mar, à 120 km de Santiago.

Après la fin de la dictature en 1990, ses restes ont été exhumés et transférés à Santiago, mais sans avoir été soumis à une nouvelle autopsie.

Les premiers examens pratiqués cette semaine ont également établi qu'il ne manquait pas d'ossements, ce qui facilitera le travail des experts.