La police de Rio a annoncé l'arrestation de six policiers accusés d'appartenir à un groupe de tueurs qui enlevaient des trafiquants de drogue puis les exécutaient après avoir touché une rançon.

Au moins quinze trafiquants auraient été séquestrés et assassinés même après le paiement d'une rançon de 7500 dollars, selon les déclarations au quotidien O Globo du commissaire Geraldo Assed, responsable de l'enquête.

Le chef du groupe, Wanderson da Silva Tavares, alias «Gordinho» (petit gros) a réussi à prendre la fuite et une récompense de 1000 dollars est offerte à quiconque donnerait des informations sur sa cachette. Un nombre plus élevé de policiers pourrait faire partie de ce groupe de tueurs, selon le commissaire.

Le procureur Paulo Roberto Cunha Junior a estimé qu'il s'agissait de «l'un des groupes les plus sanguinaires» qu'il ait vu.

Pendant l'enquête, la police a découvert, grâce à des écoutes téléphoniques, que le groupe tuait même ceux qui allaient payer la rançon. Comme les victimes étaient liées au trafic de drogue, personne ne portait plainte.

«Ces policiers enlevaient et tuaient les trafiquants. Après, ils téléphonaient aux familles ou aux amis des trafiquants pour exiger une rançon pour les libérer mais en réalité ceux-ci avaient déjà été tués», a souligné le commissaire Assed.

Les six policiers encourent des peines allant jusqu'à 200 ans de réclusion pour homicide, formation de bande armée, enlèvement contre rançon et occultation de cadavres.

Ces groupes de tueurs sont des réminiscences des «escadrons de la mort» qui poursuivaient et assassinaient les opposants à la dictature (1964-85). Aujourd'hui, de nombreux groupes para-policiers sont également organisés en milices qui supplantent les narcotrafiquants dans les favelas en offrant leur soi-disant protection aux habitants contre une taxe de sécurité.