Les parents d'au moins six écoles de Ciudad Juarez (nord), la ville la plus dangereuse du Mexique, ont décidé de ne pas envoyer leurs enfants en cours mardi, en raison de menaces d'affrontements entre gangs armés, a-t-on appris auprès des autorités locales.

«Il va falloir prendre des mesures de sécurité supplémentaires pour renforcer la confiance et la tranquillité des parents qui ont décidé de retirer leurs enfants par peur des risques», a déclaré à l'AFP Guillermo Narro, directeur du département de l'Éducation et de la Culture de l'État de Chihuahua, auquel appartient Ciudad Juarez.

Un message annonçant un affrontement armé entre bandes avait été placardé lundi en face d'un collège, mais les autorités ont laissé ouvertes les écoles et six d'entre elles étaient quasiment désertes mardi.

Ciudad Juarez, en face d'El Paso (Texas), est la ville la plus violente du Mexique avec plus de 2000 morts cette année, pour la plupart liée à la guerre entre les cartels de Juarez et Sinaloa pour le contrôle du lucratif trafic de drogue vers les États-Unis, premier consommateur mondial de cocaïne.

Dans l'État d'Hidalgo, limitrophe de Mexico, plus de 1000 élèves ont également été evacués mardi de quatre écoles à la suite de fausses alertes à la bombe, a annoncé le secrétariat local à la Sécurité publique.

La veille, d'autres fausses alertes à la bombe contre des écoles avaient généré une psychose à Matamoros, ville frontalière du nord-est du pays, où a été abattu vendredi Ezequiel Cardenas, le chef d'un cartel plus connu sous le nom de «Tony Tormenta» (Tony la Tempête).

Quelque 28 000 personnes sont mortes au Mexique dans des règlements de compte entre cartels ou leurs affrontements avec les forces de l'ordre depuis l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon fin 2006.