La chute du prix du pétrole fait mal au Venezuela. Le gouvernement Chavez a suspendu lundi ses livraisons de mazout aux ménages pauvres américains, qui ont totalisé 100 millions US l'an dernier.

Le programme, qui était administré par Citgo, la filiale texane du monopole d'État vénézuélien PDVSA, touchait 220 000 familles du Massachusetts, de l'Ohio, de la Pennsylvanie et de 220 communautés autochtones partout au pays, qui ne payaient que 60% du prix normal du mazout.

 

«Tous les bénéficiaires du programme devraient écrire au président Chavez pour le remercier», a déclaré en conférence de presse Joseph Kennedy, le président de Citizens Energy, une ONG qui aidait Citgo. M. Kennedy, qui est le fils de feu Robert Kennedy, a souvent été critiqué pour sa collaboration à une entreprise que plusieurs identifiaient à de la propagande. D'autres critiques estimaient que l'argent déboursé aurait dû être consacré à l'amélioration des conditions de vie des Vénézuéliens, plutôt que des Américains.

La BBC rapporte que les opposants qui accusent Hugo Chavez de mauvaise gestion de la manne pétrolière seront paradoxalement confortés dans leur analyse par l'abandon du programme de mazout aux États-Unis.

Moins de dépenses à l'étranger

Ce n'est pas le seul signe de l'impact négatif de la chute du pétrole sur les ambitions stratégiques de M. Chavez. Juste avant Noël, rapporte le New York Times, le gouvernement a réduit de moitié la somme que peuvent dépenser les Vénézuéliens sur leurs cartes de crédit pendant qu'ils sont à l'étranger. Cette somme n'est plus que de 2500$ par année.

Cette mesure vise à enrayer l'exode des capitaux, les riches Vénézuéliens craignant que le gouvernement ne procède à une dévaluation du bolivar juste après un référendum de février. Le référendum portera sur l'élimination de la limite constitutionnelle ne permettant pas à M. Chavez de briguer à nouveau le poste de président.

Avec la BBC et le New York Times