Les fonctionnaires colombiens suivront jeudi une grève nationale de 24 heures à l'appel du principal syndicat du secteur public, la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), contre la «criminalisation des mouvements sociaux», «l'état d'urgence» et «les assassinats de syndicalistes», a annoncé mercredi la CUT.

L'appel à la grève, qui pourrait être suivi par la majorité des 550.000 travailleurs affiliés à ce syndicat, a été lancé dans un climat d'agitation sociale marqué par une marche de milliers d'indigènes vers la ville de Cali dans le sud-ouest du pays, pour exiger plus de terres, d'autonomie, et de sécurité.Le gouvernement d'Alvaro Uribe doit également faire face à une grève des coupeurs de canne, depuis la mi-septembre. Il a en outre instauré le 10 octobre l'état d'urgence, pour lutter contre la paralysie de la justice entraînée par une grève de fonctionnaires judiciaires. Celle-ci s'est achevée le 17, mais l'état d'urgence reste en vigueur.

Le président de la CUT Tarcisio Mora a déclaré à l'AFP que la grève, ponctuée de manifestations, serait suivie par les fonctionnaires de l'éducation, de la santé, du Trésor et des douanes, de l'état-civil et des Affaires familiales.

Selon lui, des camionneurs, des chauffeurs de taxis et des étudiants ont également annoncé leur participation.

Les travailleurs exigeront que le gouvernement «cesse de criminaliser les mouvements sociaux», en réponse aux déclarations des autorités qui assurent que l'agitation sociale est le fruit d'un plan destiné à déstabiliser le gouvernement et d'accusations d'infiltration par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) de ces mouvements.

Ils dénonceront l'état d'urgence et l'impunité entourant les assassinats de syndicalistes, 41 depuis le début de l'année, et réitéreront leur opposition à un traité de libre échange avec les Etats-Unis.

Le ministre de l'Intérieur et de la Justice Fabio Valencia a pour sa part promis que le gouvernement assurerait la sécurité des manifestants.