Une fillette de 10 ans est morte au bout de son sang après avoir été victime de mutilation génitale en Somalie.

Il s'agit d'un rare décès confirmé dans ce pays où la pratique est la plus répandue du monde.

La jeune fille est décédée dans un hôpital lundi, deux jours après que sa mère l'eut emmenée chez une exciseuse traditionnelle dans un village éloigné de la ville de Dhusamareb, dans l'État de Galmudug, a indiqué Hawa Aden Mohamed, du Centre d'éducation de Galkayo pour la paix et le développement.

Mme Mohamed a expliqué que l'exciseuse est soupçonnée d'avoir sectionné une veine importante au cours de l'opération.

Environ 98 % des femmes et des filles de cette nation de la Corne de l'Afrique subissent des mutilations génitales, selon les Nations unies. Même si la Constitution de la Somalie interdit cette pratique, Mme Mohamed a indiqué qu'aucune loi n'a été promulguée pour s'assurer que ceux qui pratiquent les excisions sont punis.

Les législateurs ont «peur de perdre leur influence politique parmi les groupes traditionnels et religieux conservateurs tout-puissants qui veulent conserver cette pratique», a-t-elle expliqué.

Dans la plupart des cas, les organes génitaux externes sont enlevés et le vagin est presque entièrement cousu.

Malgré les campagnes en Somalie contre la pratique, elle est «entourée de secret, donc la réduction est un défi énorme», a dit Brendan Wynne de Donor Direct Action, une organisation basée à New York qui relie les militantes féminines du monde entier.

Plus de 200 millions de femmes et de filles dans 30 pays sur trois continents ont subi des mutilations génitales, a déclaré le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, au début de l'année, qualifiant cette pratique de «violation flagrante des droits de la personne des femmes et des filles».

Le Fonds de la population de l'ONU prévient que la croissance démographique prévue gonflera à 4,6 millions le nombre de filles victimes de mutilation génitale chaque année d'ici 2030, contre 3,9 millions actuellement, à moins que des mesures urgentes ne soient prises.