L'ancien président américain Barack Obama a félicité lundi le président et le chef de l'opposition au Kenya pour leur capacité à travailler ensemble, mais a estimé que ce pays d'Afrique de l'Est devait en faire plus pour lutter contre la corruption.

M. Obama, qui effectue sa première visite en Afrique depuis qu'il a quitté la présidence des États-Unis, a félicité le président Uhuru Kenyatta et le chef de l'opposition Raila Odinga pour leur coopération à la suite de l'élection présidentielle contestée de l'année dernière, assombrie par des violences.

«Malgré les moments tumultueux qui semblent accompagner toutes les élections, nous avons maintenant un président et un leader de l'opposition qui se sont engagés à construire des ponts et qui ont pris des engagements spécifiques pour travailler ensemble», a déclaré M. Obama alors qu'il se trouvait à Kogelo, le village natal de son défunt père.

«Ce que nous voyons ici au Kenya fait partie de l'émergence d'une Afrique plus confiante et plus autonome, mais nous savons que le véritable progrès signifie de résoudre les problèmes qui subsistent. Cela veut dire d'éliminer la corruption qui affaiblit la vie civique.»

Le Kenya est aussi confronté aux défis du tribalisme et à la nécessité d'améliorer le système d'éducation, a ajouté M. Obama.

Depuis qu'il s'est rendu dans le pays de son père en tant que sénateur en 2006, puis à titre de président en 2015, Barack Obama exhorte le Kenya à s'attaquer à la corruption et aux problèmes entourant les divisions entre groupes ethniques. En 2006, il avait irrité le gouvernement du président Mwai Kibaki lorsqu'il avait donné une conférence sur la corruption à l'Université de Nairobi. Le porte-parole du gouvernement avait alors affirmé qu'il était «un jeune homme inexpérimenté qui ne peut pas dire au Kenya comment gérer ses affaires».

Un «enfant du pays»

M. Obama s'est rendu lundi à Kogelo pour inaugurer un centre de sport et de formation mis sur pied par sa demi-soeur, Auma Obama, à travers sa fondation Sauti Kuu.

Des milliers de Kényans se sont rendus à la maison ancestrale de la famille Obama à Kogelo dans l'espoir d'apercevoir l'ancien président américain, mais la plupart d'entre eux n'ont pas s'en approcher en raison des lourdes mesures de sécurité.

Cette visite de Barack Obama au Kenya était plutôt discrète comparativement à ses précédents voyages, lors desquels il avait attiré des foules imposantes de Kényans rassemblés dans les rues pour le voir.

De nombreux Kényans considèrent M. Obama comme un enfant du pays et se réjouissent de son succès, bien qu'il n'ait jamais vécu en Afrique. Il est né à Hawaï, où il a passé la majeure partie de son enfance avec sa mère, une Américaine blanche du Kansas. Il a très peu connu son père kényan dont il porte le nom.

«C'est une joie d'être avec tant de gens qui font partie de ma famille et tant de gens qui prétendent en faire partie. Tout le monde est un cousin», a lancé l'ancien président sur un ton moqueur.

En fin de journée, il a quitté le Kenya en direction de l'Afrique du Sud, où il prononcera un discours lors de la conférence annuelle de la Fondation Nelson Mandela, qui souligne cette année le centième anniversaire de naissance de l'icône de la lutte contre l'apartheid.