Un général somalien, réputé pour son engagement militaire contre les combattants islamistes, a été tué dimanche à Mogadiscio dans un attentat-suicide revendiqué par les shebab.

Quatre gardes du corps du général Mohamed Roble Jimale Gobale ont été également tués dans cette attaque, selon des témoins et des responsables.

«Il y a eu une forte explosion provoquée par l'attaque-suicide d'une voiture bourrée d'explosifs qui a percuté un camion militaire le long d'une route dans la zone industrielle, et plusieurs militaires ont été tués dont un gradé de haut rang», a déclaré Abdiaziz Mohamed, un responsable de la sécurité.

«L'explosion a été énorme, j'ai vu de la fumée et des flammes recouvrant toute la zone», a indiqué un témoin, Abdi Hassan. «On nous a dit que le général Gobale avait été tué dans l'attaque suicide», a-t-il ajouté.

L'attaque s'est produite après le départ de l'hôpital militaire du véhicule qui se dirigeait vers le ministère de la Défense.

Elle a été revendiquée par les shebab, affiliés à Al-Qaïda, dans un communiqué diffusé par leur radio Andalus et citée sur des sites internet proshebab.

Un rôle important contre les shebab

Le général Gobale commandait la 3e brigade de l'armée somalienne et combattait les combattants islamistes shebab depuis 2007.

À la tête de sa brigade, il avait, à plusieurs reprises, infligé des défaites aux shebab au cours d'affrontements dans Mogadiscio.

Forcés d'abandonner la capitale somalienne, les shebab ont poursuivi leurs attaques dans le reste du pays, notamment le sud, pour renverser le gouvernement soutenu par la communauté internationale.

Le général Gobale a continué à jouer un rôle important dans la guerre contre les islamistes dans le sud du pays.

Sa brigade était basée dans la région de la Basse Shebele où les shebab sont toujours très actifs.

Il y a quinze jours, les shebab avaient mené une attaque suicide à la voiture piégée stationnée devant un hôtel fréquenté de la capitale somalienne, situé près de la présidence, tuant cinq personnes.

Vendredi, des combattants islamistes ont pris quelques heures le contrôle d'une ville somalienne proche du Kenya après avoir attaqué sa base militaire et tué plusieurs soldats. Ils en sont partis après avoir pillé la base militaire.

Depuis la chute du général Mohamed Siad Barré en 1991, la Somalie ne parvient pas à sortir d'un interminable et meurtrier cycle de violences et d'attaques. D'abord en proie à des guerres interclaniques, souffrant de périodes de grande famine, le pays de la Corne de l'Afrique est depuis près de dix ans le théâtre d'attaques menées par les combattants islamistes.