Le parti au pouvoir en République démocratique du Congo a désigné a sa tête un proche du président congolais Joseph Kabila, à un peu plus de dix-huit mois de la prochaine présidentielle, indique samedi le site internet de cette formation politique.

Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) annonce qu'Henri Mova Sakanyi a été choisi en congrès extraordinaire pour succéder à Évariste Boshab à la tête du parti présidentiel.

Nommé ministre de l'Intérieur en décembre, M. Boshab devait abandonner ses fonctions, la Constitution congolaise disposant que «les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec toute responsabilité au sein d'un parti politique».

Porte-parole du gouvernement de 2004 à 2007 et plusieurs fois ministre, M. Mova Sakanyi occupe un poste clef de la diplomatie congolaise : il est ambassadeur de la RDC à Bruxelles, et à ce titre représentant du Congo auprès de la Belgique, son ancienne puissance coloniale et de l'Union européenne, son premier bailleur institutionnel.

Cet ancien ambassadeur à Moscou a également été conseiller à la présidence congolaise en 1999 et 2000, sous Laurent-Désiré Kabila, père de l'actuel président.

Il lui appartient de remettre en ordre de marche le parti en vue de la série de scrutins devant commencer en octobre par les élections locales et provinciales pour s'achever fin novembre 2016 par le choix d'un nouveau président de la République.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. Il a hérité du pouvoir par succession héréditaire après l'assassinat de celui-ci avant d'être élu chef de l'État en 2006, puis réélu en 2011 à l'issue d'un scrutin entaché d'irrégularités et de fraudes massives.

L'opposition lui prête l'intention de tout faire pour conserver le pouvoir au-delà de la fin de son mandat.

M. Kabila entretient le suspense sur ses intentions en se refusant de plier aux injonctions de l'opposition, qui le somme depuis des mois de déclarer publiquement qu'il abandonnera effectivement ses fonctions à l'issue de son mandat.

Le flou entretenu par le président a fragilisé la coalition politique qui le soutient, jusqu'au sein de son propre parti, qui ne manque pas de candidats potentiels à la prochaine présidentielle.

Dans ces conditions, une des tâches qui attend le nouveau secrétaire général du PPRD est de ressouder la formation politique, qu'il avait contribué à créer en 2002.