Le gouvernement somalien a mis à prix jeudi les têtes de onze responsables du groupe islamiste shebab, offrant des primes de 100 000 à 250 000 $ pour leur capture.

En tête de liste figure «l'émir» (chef suprême) des shebab, Ahmed Umar Dirieh, dit «Abou Oubaïda», qui a succédé en septembre à la tête du mouvement islamiste somalien à Ahmed Abdi «Godane», tué par un drone américain. Le gouvernement somalien offre 250 000 $ pour sa capture.

Il est suivi sur la liste par son adjoint Mahad Warsame Karate, chef des services de renseignement des shebab, l'Amniyat, dont la tête est mise à prix 150 000 $.

Une récompense de 100 000 dollars est offerte pour la capture de chacun des neuf autres responsables, dont Ali Mohamud Rage, porte-parole des shebab.

Plusieurs figures du mouvement, tels que Mukhtar Robow - qui a pris ses distances avec le groupe sur fond de dissensions avec l'ancien émir Godane - ou Fuad Mohamed Khalaf «Shongole», pour la capture de chacun desquels les États-Unis offrent 5 millions de dollars, ne figurent pas sur la liste des autorités somaliennes.

Les shebab ont revendiqué de nombreux attentats en Somalie et au Kenya voisin, le dernier en date étant l'attaque contre l'Université de Garissa, dans l'est du Kenya, le 2 avril, qui a fait 148 morts, dont 142 étudiants.

Chassés de Mogadiscio en août 2011, les shebab ont depuis abandonné l'essentiel de leurs bastions, défaits par la puissance de feu supérieure de la force africaine de l'AMISOM, forte de 22 000 soldats, dont un contingent kényan, qui épaule les fragiles autorités de Mogadiscio et l'embryon d'armée nationale somalienne.

Les shebab contrôlent néanmoins toujours de larges zones rurales et restent considérés comme une grave menace pour la sécurité en Somalie et plus largement en Afrique de l'Est.