Une vingtaine de personnes, dont des épouses de personnalités nigériennes, ont été arrêtées depuis lundi au Niger dans le cadre du démantèlement d'un trafic présumé de bébés venant du Nigeria voisin, a appris l'AFP de source policière.

«Plus d'une vingtaine de personnes, à majorité des femmes, sont interpellées depuis lundi dans le cadre d'une enquête internationale relative à un trafic de bébés», a indiqué cette source.

«C'est un trafic triangulaire Nigeria-Bénin-Niger. L'enquête est menée depuis plusieurs mois par les polices de ces trois États voisins», a souligné la source policière.

Parmi les personnes interpellées, figure une des épouses du président du Parlement, Hama Amadou, et celle de l'actuel ministre d'État à l'Agriculture, Abdou Labo, a-t-elle précisé.

Des agents de l'état-civil et des agents de santé ont également été arrêtés, de même source.

«Le réseau concerne plutôt des femmes ou leurs époux qui n'arrivent pas à avoir d'enfants et qui ont recours aux trafiquants», a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.

«Les bébés, dont des jumeaux» viennent du Nigeria et transitent par le Bénin, a précisé cette source.

Certaines personnes soupçonnées ont déjà commencé à être déférées mercredi matin devant la justice, a indiqué la source policière.

Des «usines à bébés», sortes de cliniques privées accueillant des femmes enceintes avant de vendre leurs bébés, sont régulièrement démantelées au Nigeria.

Des cas de viols ont déjà été rapportés, mais il s'agit le plus souvent de jeunes femmes confrontées à des grossesses non désirées, qui s'y rendent d'elles-mêmes ou suite à des pressions de leur entourage, selon les autorités du Nigeria.

Les nouveau-nés sont vendus plusieurs milliers d'euros et les garçons valent plus cher que les filles. Les mamans, elles, ne reçoivent que 150 euros environ (près de 220 $).

Le trafic d'êtres humains est le troisième crime le plus répandu au Nigeria, derrière la fraude et le trafic de drogue, selon les Nations unies.