Les représentants des pays de l'Union européenne ont donné vendredi leur accord de principe au lancement d'une mission militaire européenne pour soutenir les interventions française et africaine en Centrafrique, a-t-on appris de sources diplomatiques.

Réunis à Bruxelles, les ambassadeurs chargés des questions de sécurité auprès de l'UE ont approuvé le projet présenté par le service diplomatique de l'Union, comme l'avait souhaité le président français François Hollande au sommet européen du 20 décembre.

«Les États membres se sont accordés sur le fait que l'UE devait contribuer à la restauration de la sécurité et aux efforts de ses partenaires africains en Centrafrique, en coordination totale avec l'Union africaine et l'ONU», a déclaré un porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

Les discussions sur la planification de cette «possible opération militaire» vont se poursuivre la semaine prochaine, avant que les ministres des Affaires étrangères ne soient appelés à trancher au cours d'une réunion prévue le 20 janvier à Bruxelles, a précisé le porte-parole.

Les ambassadeurs ont donné leur préférence à l'option prévoyant le déploiement de soldats européens à Bangui, où ils pourraient assurer des patrouilles et sécuriser la zone sensible de l'aéroport, à proximité duquel est implanté un grand camp de déplacés, a précisé un diplomate.

L'autre option présentée par les experts de l'UE était d'«assurer la sécurité» de l'axe routier stratégique menant de Bangui au Cameroun.

Les pays volontaires devront notamment annoncer combien de soldats ils sont prêts à envoyer à Bangui «assez rapidement» après l'accord.

Pour les experts de l'UE, il serait nécessaire de déployer l'équivalent d'un bataillon, soit plus de 600 hommes, avec un équipement adéquat, dont des hélicoptères, des moyens de renseignement et médicaux.

Les pays européens ont jusqu'à présent apporté un soutien politique à l'intervention française, mais sans annoncer d'engagements concrets importants en dehors d'un appui logistique de la part du Royaume-Uni, de la Pologne ou de l'Allemagne.

La Belgique a ainsi fait savoir qu'elle allait mettre un avion de transport tactique C-130 Hercules à la disposition de l'opération française Sangaris à partir du 20 janvier.

Une équipe de 35 militaires belges sera détachée pour assurer les liaisons entre Libreville et Bangui, et à l'intérieur de la Centrafrique. Il pourra également transporter du matériel de la Mission de l'Union africaine en Centrafrique (Misca).

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a précisé cette semaine que son pays était «prêt à aller plus loin» mais «uniquement dans un cadre européen».

La situation à Bangui était vendredi soir «tendue mais sous contrôle», selon une source militaire française, quelques heures après l'annonce de la démission du président Michel Djotodia.