Des hommes en uniforme sont sortis d'un magasin du centre commercial Westgate, à Nairobi, tels des clients ordinaires, transportant des sacs en plastique remplis d'objets inconnus après que des extrémistes eurent lancé une importante attaque terroriste. D'autres ont jeté un oeil derrière les comptoirs alors qu'ils progressaient dans le bâtiment pour combattre les extrémistes et se sont emparés de certains items.

Dans une vidéo de sécurité visionnée dimanche par l'Associated Press, certains soldats des forces armées kényanes semblent piller un magasin durant le siège de quatre jours de ce qui était le centre commercial le plus huppé de la capitale, Nairobi. Au moins 67 personnes ont été tuées durant l'attaque, qui a commencé le 21 septembre.

Ces forces de sécurité avaient précédemment nié tout comportement répréhensible.

Peu après le début de l'attaque, des responsables kényans ont installé un cordon de sécurité autour du centre commercial, laissant seulement les forces de sécurité et certains responsables gouvernementaux pénétrer à l'intérieur. Lorsque l'attaque a pris fin, certains propriétaires de boutiques ont dénoncé des actes de pillage.

Des téléphones cellulaires ont été subtilisés dans des présentoirs, des caisses ont été vidées, et même des stocks d'alcool ont disparu, selon des journalistes de l'Associated Press présents sur place après la fin du siège.

Les fonctionnaires kényans, dont la police, les pompiers et les soldats, sont mal payés et sont fréquemment accusés de corruption.

Une enquête sur un important incendie survenu à l'aéroport de Nairobi, en août, a révélé que les premiers répondants avaient volé des appareils électroniques, en plus de dévaliser une banque et de piller un guichet automatique pendant et après le sinistre.

Dans le cas de l'attaque contre le centre Westgate, une équipe de parlementaires kényans ayant enquêté sur les allégations de pillage a innocenté les soldats.

Le groupe islamiste somalien Al-Shabab a revendiqué l'attaque contre le centre commercial, affirmant qu'il s'agissait d'une riposte à l'implication de l'armée kényane en Somalie.

Des enquêteurs kényans et étrangers examinent toujours les débris pour tenter d'y trouver des preuves. Dimanche, le corps de l'un des présumés assaillants a été retrouvé.