Le ministère soudanais de l'Intérieur a annoncé vendredi soir que 600 personnes avaient été arrêtées pour leur implication dans les manifestations antigouvernementales qui secouent le pays depuis cinq jours.

«Six-cents personnes ont été arrêtées pour leur participation aux actes de vandalisme et seront jugées la semaine prochaine», a annoncé le ministère dans un communiqué.

Des milliers de Soudanais ont manifesté vendredi après-midi, à Khartoum et sa ville jumelle, Omdurman, pour le cinquième jour consécutif, conspuant le gouvernement. Les forces de l'ordre, déployées en force, ont tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.

De nouvelles manifestations se sont déroulées en soirée dans les quartiers de l'est de Khartoum, et les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes et pourchassé les manifestants, selon le correspondant de l'AFP.

Depuis la décision lundi du gouvernement de lever des subventions sur les carburants, les Soudanais ont manifesté en masse dans plusieurs régions et les protestations ont par endroits dégénéré avec des heurts et des attaques contre des biens publics et privés.

L'African Centre for Justice and Peace Studies et Amnesty International ont affirmé que 50 personnes avaient péri mardi et mercredi lors des manifestations après avoir été touchées par balles à la tête ou à la poitrine.

Des sources hospitalières et la police ont pour leur part fait état d'un bilan de 29 morts. La plupart sont des civils tués par la police, ont précisé témoins et proches.

Cette contestation est d'une ampleur inédite depuis l'arrivée au pouvoir d'Omar el-Béchir en 1989.