L'armée congolaise et la rébellion du Mouvement du M23 se sont accusées mutuellement mercredi de la poursuite des combats près de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

«Le M23 commence à attaquer», a déclaré à l'AFP vers 13 h (7 h à Montréal) un officier des Forces armées de la RDC (FARDC) après que deux bombes sont tombées à Kanyarucinya, à 12 km au nord de Goma.

Juste après, un journaliste de l'AFP a constaté que les soldats gouvernementaux se sont redéployés avec des armes lourdes pour contrer le M23.

De leur côté, les rebelles ont affirmé que l'armée les avait attaqués à 12 h. «Les FARDC viennent de bombarder la cité de Rumangabo», à 45 km au nord de Goma, et où le M23 occupe une importante base militaire, a précisé à l'AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23.

Dans un communiqué, le chef de la communication du groupe armé, Amani Kabasha, précise que «deux hélicoptères des FARDC viennent de lâcher plusieurs bombes sur un quartier périphérique du camp militaire de Rumangabo». Il souligne que ce bombardement «insensé et irresponsable» a délibérément visé des civils.

Le communiqué du M23, photo à l'appui, dresse un bilan de «trois enfants d'une même famille calcinés dans leur case, un homme tué, un autre amputé d'une jambe et plusieurs blessés parmi les habitants qui viennent d'être acheminés à l'hôpital».

Le 14 juillet, après environ deux mois de trêve, les combats ont repris entre l'armée et le M23. Ils se sont poursuivis cette semaine après une accalmie de quelques jours en fin de semaine dernière.

Mercredi, le groupe armé a affirmé que 401 soldats des FARDC avaient été tués dans des affrontements depuis la semaine dernière et que les rebelles avaient perdu six hommes, un bilan invérifiable de source indépendante.

Le gouvernement congolais avait de son côté assuré le 15 juillet que 120 rebelles et 10 soldats des FARDC avaient été tués. Ces chiffres n'ont, également, pas pu être confirmés de source indépendante.

Le M23 est actif depuis mai 2012 dans la province riche et instable du Nord-Kivu. Il est essentiellement composé de Tutsi congolais intégrés dans les FARDC à la faveur d'un accord de paix signé en 2009. Ils se sont mutinés en avril 2012, estimant que cet accord n'avait jamais été pleinement respecté.

Kinshasa et l'ONU ont accusé le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le M23, ce que ces deux pays voisins de la RDC ont toujours démenti.

Mardi, les États-Unis ont haussé le ton contre le Rwanda, lui demandant de retirer ses troupes de RDC et de cesser son soutien aux rebelles du M23 accusés d'atrocités dans l'est du pays.