Quelque 300 000 personnes ont fui les combats au Darfour, une région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile, au cours des cinq derniers mois, a annoncé une responsable de l'ONU jeudi à Khartoum.

«L'ONU évalue à 300 000 le nombre de personnes ayant fui les combats au Darfour au cours des cinq premiers mois de cette année», a déclaré à la presse la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, à l'issue d'une visite au Soudan.

Mme Amos a qualifié cette situation de «très inquiétante», dans la mesure où ce nombre dépasse selon elle «le total des personnes déplacées au cours des deux dernières années».

Au cours de sa visite de trois jours au Soudan, Mme Amos a rencontré le président soudanais Omar el-Béchir et a visité le camp de réfugiés de «Zamzam», dans une région désertique du Darfour-Nord, où des milliers de déplacés n'ont selon elle qu'un «bout de tissu pour se protéger du soleil» et vivent «dans des conditions misérables».

«La communauté internationale ne doit pas abandonner le Darfour», a insisté la responsable de l'ONU, déplorant particulièrement la situation des enfants «qui n'ont pas connu d'autre vie que celle du camp».

«Nous devons aider ces enfants, car ils sont l'avenir du Darfour et du Soudan», a estimé Mme Amos, en appelant aussi à un effort particulier pour les femmes.

Le Darfour est en proie à des combats depuis 2003, quand des tribus noires se sont soulevées contre le pouvoir central de Khartoum, dominé par les Arabes. Bien que les violences aient diminué, des combats perdurent entre rebelles et forces gouvernementales, ou entre tribus arabes.

Quelque 1,4 million de personnes du Darfour vivent dans des camps de déplacés en raison de l'insécurité.

En avril, une conférence internationale avait réuni 3,6 milliards de dollars pour un plan de développement de cette région soudanaise dévastée par la guerre civile, dont plus de 2,5 milliards de dollars à la charge du gouvernement de Khartoum.

M. Béchir fait cependant toujours l'objet de plusieurs mandats d'arrêts de la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide et crimes de guerre au Darfour.