Le Premier ministre britannique David Cameron est arrivé mercredi à Alger, pour une visite qui intervient deux semaines après l'attaque sur un site gazier en Algérie d'un commando islamiste ayant fait 37 morts étrangers, dont des Britanniques, selon une source aéroportuaire.

M. Cameron a été accueilli par son homologue Abdelmalek Sellal à son arrivée à l'aéroport d'Alger, à 11h15, a précisé cette source.

M. Cameron s'est entretenu avec M. Sellal et avec le président Abdelaziz Bouteflika, selon l'agence de presse APS qui n'a pas révélé la teneur des discussions.

M. Cameron a déclaré aux journalistes qui voyageaient avec lui dans l'avion que l'attaque sur le site gazier d'In Amenas et l'opération militaire au Mali «nous rappellent l'importance d'un partenariat entre la Grande-Bretagne et les pays de la région».

«Dans cette région, la plus grande menace du terrorisme concerne les pays qui en font partie», a dit M. Cameron aux journalistes, ajoutant que «le défi principal était d'aider les pays de la région à s'aider eux-mêmes».

Sur le réseau social en ligne Twitter, le cabinet du Premier ministre a affirmé que Londres souhaitait travailler avec l'Algérie pour combattre le terrorisme, affirmant que cela rendrait les deux pays plus sûrs.

M. Cameron a également déclaré à une télévision britannique qu'il voulait «travailler avec le gouvernement algérien et les autres gouvernements de la région pour (...) faire tout ce que nous pouvons pour combattre le terrorisme d'une manière intelligente».

«Je suis ici suite à la terrible attaque terroriste d'In Amenas dans laquelle six citoyens britanniques et un résident de la Grande-Bretagne ont perdu la vie. Cela nous rappelle que ce qui se passe dans d'autres pays nous affecte directement chez nous», a-t-il ajouté.

M. Cameron a également indiqué que l'Afrique du Nord ne devait pas devenir un autre Irak ou Afghanistan. «Nous ne regardons pas cette région en pensant que la réponse est purement militaire. Ce n'est pas le cas», a-t-il dit.

Sa porte-parole à Londres avait indiqué plus tôt que M. Cameron allait discuter de la façon d'établir «un partenariat» avec l'Algérie pour lutter contre «la menace terroriste».

«Les discussions devraient se concentrer sur le renforcement de la coopération en matière de sécurité et voir comment nous pouvons travailler à un partenariat avec les Algériens afin d'apporter une réponse ferme, patiente et intelligente pour faire face à la menace terroriste», avait ajouté cette porte-parole.

Cette visite constitue une occasion pour «renforcer le dialogue politique entre l'Algérie et le Royaume-Uni en vue de promouvoir la coopération bilatérale», a indiqué de son côté la présidence algérienne.

Elle sera également l'occasion d'un «échange de vues et d'analyses entre le président Bouteflika et son hôte britannique, sur un certain nombre de questions d'intérêt commun et sur des dossiers en relation avec l'actualité régionale et internationale», a précisé cette source dans un communiqué.

Peu après son arrivée, M. Cameron s'est recueilli sur le Monument des Martyrs de la guerre d'Algérie, à El Madania, sur les hauteurs d'Alger, où il a déposé une gerbe de fleurs sur la stèle érigée à leur mémoire.

Sa visite en Algérie est la première d'un Premier ministre britannique depuis l'indépendance du pays en 1962.

Elle intervient moins de deux semaines après la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas, dans le Sahara algérien, et l'assaut de l'armée algérienne qui se sont soldés par la mort de 37 étrangers, d'un Algérien et de 29 ravisseurs.