Au moins deux personnes, une femme et un enfant, ont été tuées dimanche et quarante autres personnes ont été blessées dans l'attaque d'un kamikaze qui a fait exploser une voiture piégée près d'une église catholique dans l'État de Bauchi, dans le nord du Nigeria, a indiqué la Croix-Rouge.

L'attentat suicide perpétré à Bauchi, capitale de l'État du même nom, n'a pas été revendiqué, mais il rappelle de précédentes attaques menées par le groupe islamiste radical Boko Haram, considéré comme responsable de la mort de plus de 1400 personnes depuis 2010.

L'assaillant visait l'église catholique St John de la ville de Bauchi où de strictes mesures de sécurité avaient été mises en place après une série d'attentats à la bombe contre des églises par Boko Haram.

Les fidèles étaient en train d'être contrôlés devant l'église lorsque le kamikaze s'est approché, fonçant avec son véhicule dans la foule qui attendait de pouvoir assister à la messe, a déclaré à l'AFP le responsable de la Croix-Rouge dans l'État de Bauchi, Adamu Abubakar.

«Nous avons trois morts au total --le poseur de bombe, une femme et un enfant. Quarante-huit autres personnes ont été grièvement blessées dans l'explosion», a-t-il précisé. L'église n'a pas été touchée par l'explosion, a-t-il ajouté.

L'attentat a eu lieu dans le secteur de Wunti à Bauchi qui a été la cible d'attaques dans le passé par Boko Haram.

Le 3 juin dernier, un kamikaze avait tenté de faire exploser une voiture piégée dans une église de Bauchi, tuant au moins quinze personnes et faisant des dizaines de blessés à proximité. L'attentat avait été revendiqué ultérieurement par Boko Haram.

Les attaques contre des églises chrétiennes le dimanche au moment de la messe étaient quasi hebdomadaires durant les premiers mois de cette année, mais les violences ont diminué ces dernières semaines.

Boko Haram a déclaré vouloir instaurer un État islamique dans le nord du Nigeria, à majorité musulmane, mais ses revendications ont beaucoup varié depuis qu'il a relancé l'insurrection en 2010.

Quelques heures auparavant, samedi soir, un couvre-feu de 24 heures a été décrété dans l'État voisin de Yobe (nord-est) où le groupe islamiste Boko Haram a souvent commis des attentats et où les forces nigérianes ont lancé une opération contre lui, a-t-on appris dimanche de source militaire.

«Un couvre-feu de 24 heures a été imposé à Damaturu et à Potiskum par le gouvernement de l'État (de Yobe) pour nettoyer l'État des terroristes», a déclaré le porte-parole de l'armée à Yobe, le lieutenant Lazarus Eli.

Le Nigeria, pays le plus peuplé et premier producteur de pétrole brut d'Afrique, est divisé entre un Nord à majorité musulmane et un Sud à dominante chrétienne.