Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a annoncé jeudi qu'il demanderait «une peine proche du maximum» à l'encontre de l'ancien chef de milice de République démocratique du Congo (RDC) Thomas Lubanga.

«Nous allons demander une peine proche du maximum», a déclaré M. Moreno-Ocampo, lors d'une conférence de presse à La Haye. «Si nous demandions un an par enfant, nous serions bien au-delà des trente ans prévus par le Statut de Rome».

Thomas Lubanga, 51 ans, avait été reconnu coupable mercredi par la CPI de crimes de guerre, pour avoir utilisé des enfants soldats lors de la guerre civile en Ituri (nord-est de la RDC).

Le procureur a par ailleurs annoncé qu'il souhait que Bosco Ntaganda, le co-accusé de Thomas Lubanga, en fuite et qui fait l'objet depuis 2006 d'un mandat d'arrêt pour les mêmes crimes d'enrôlement d'enfants soldats, soit également poursuivi pour viols et meurtres.

«Nous avons trouvé qu'il y a assez de preuves pour présenter des charges de meurtre et de viol contre Bosca Ntaganda, nous allons le faire», a dit M. Moreno-Ocampo.

Le procureur doit demander aux juges de délivrer un nouveau mandat d'arrêt pour ces crimes supplémentaires à l'encontre de Bosco Ntaganda, l'ancien chef d'état-major général adjoint présumé des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) commandées par Thomas Lubanaga, a précisé son bureau à l'AFP.

«Il est temps de l'arrêter», a souligné M. Moreno-Ocampo en précisant que des membres de son bureau vont rencontrer prochainement le président congolais Joseph Kabila au sujet de Bosco Ntaganda, actuellement enrôlé dans l'armée congolaise.

«Cette annonce va rendre l'espoir aux victimes de ces crimes en Ituri qui attendent toujours la justice», a estimé Géraldine Mattioli chargée de la justice internationale pour l'ONG Human Rights Watch.

Les juges de la CPI, qui rendait mercredi son premier jugement, fixeront ultérieurement la peine de Thomas Lubanga, écroué à La Haye depuis 2006. Son procès, le premier à s'ouvrir devant la CPI le 26 janvier 2009, s'était achevé le 26 août 2011.

Le fondateur de l'Union des patriotes congolais (UPC) et ex-commandant des FPLC, sa branche militaire de l'UPC, plaidait non coupable.

Les affrontements interethniques et les violences entre milices pour le contrôle des mines d'or et d'autres ressources naturelles dans cette région du nord-est de la RDC ont provoqué la mort de 60 000 personnes depuis 1999, selon des ONG humanitaires.