Une nouvelle explosion aurait fait au moins 4 morts vendredi près d'une mosquée de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, quelques jours après la vague d'attentats meurtriers de Noël attribués à une secte islamiste.

L'explosion s'est produite après la prière, au moment où les gens sortaient de la mosquée proche du Monday Market, le plus grand marché de la ville.

«C'était la confusion après l'explosion. Quand la poussière est retombée, j'ai vu quatre morts être déposés dans un véhicule», a déclaré à l'AFP Mohammed Bukar, un habitant de Maiduguri, ville en proie à des violences récurrentes imputées par les autorités à la secte islamiste Boko Haram qui prône la création d'un État islamique au Nigeria.

Il a ajouté avoir également vu blessés.

Un porte-parole d'une force spéciale déployée à Maiduguri a confirmé l'explosion mais n'était pas en mesure dans l'immédiat de fournir de précisions.

«C'est vrai qu'il y a eu une explosion près de Monday Market quand les gens sortaient de la mosquée. Nous n'avons pas encore de détails», a déclaré le lieutenant colonel Hassan Mohammed.

Un autre habitant de Maiduguri, qui se trouvait à la mosquée, a décrit un mouvement de panique.

«Il y a eu une forte déflagration près de la mosquée juste après la prière du vendredi, quand les gens sortaient de la mosquée», a-t-il dit.

«Tout le monde s'est précipité pour se mettre à l'abri, provoquant une bousculade», a poursuivi ce témoin, précisant que les soldats avaient bouclé le périmètre.

Cette explosion intervient quelques jours après une vague d'attentats dimanche, le jour de Noël, qui ont visé en particulier des églises, dans plusieurs villes du pays et fait au moins 49 morts, dont un kamikaze, selon un bilan révisé à la hausse vendredi.

L'explosion la plus meurtrière a fait 44 morts à l'église St. Theresa de Madalla, près de la capitale Abuja, quand les fidèles sortaient de la messe de la nativité.

Un policier avait aussi été tué à Jos dans une fusillade après l'attaque d'une église, et trois agents des services de renseignement de la police avaient trouvé la mort dans une explosion provoquée par un kamikaze, lui-même décédé, à Damaturu.

Crainte d'une escalade des violences

Ces attentats ont été attribués par les autorités à la secte islamiste Boko Haram, qui les a elle-même revendiqués.

Ils font craindre une escalade des violences interconfessionnelles au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants répartis également entre musulmans, majoritaires dans le nord, et chrétiens, plus nombreux dans le sud.

Mardi soir, une bombe artisanale jetée contre une école coranique à Sapele, une ville du delta du Niger, avait fait sept blessés dont six enfants.

Se disant excédés par les violences imputées à Boko Haram, des responsables de la communauté chrétienne du Nigeria ont prévenu que les chrétiens assureraient eux-même leur défense et répliqueraient en cas de nouvelles attaques.

Les autorités ont tenté de calmer les tensions et rassurer la population. Mais elles se sont jusqu'à présent montrées incapables d'empêcher Boko Haram de multiplier depuis des mois des actions de plus en plus sophistiquées et meurtrières en dépit de raids brutaux de l'armée.

Juste avant les attentats de Noël, la secte a revendiqué des attaques coordonnées dans trois villes du nord-est (Maiduguri, Damaturu et Potiskum), le 22 décembre. Ces assauts et les affrontements consécutifs avec les forces de l'ordre qui se sont poursuivis le lendemain, ont fait jusqu'à 100 morts selon une source policière et un responsable d'ONG.

Quelque 90 000 personnes se sont depuis déplacées dans Damaturu, fuyant les violences dans certains quartiers de cette ville particulièrement touchée par le récent cycle de violences.